Mi, c'est Manu Payet qui aurait été grand et beau. Il lui ressemble alors je le regarde sur
canal pendant que je bouffe soit mes sushis commandés, soit mon chinois commandé, soit mes tartines de pain poilane jambon de parme mozzarrella, basilic huile d'olive pas commandées mais préparées sans amour, juste à la poele (mon four aussi en a eu marre de moi).
Tout ce que je bouffe, je n'en sens même pas le goût, pareil pour la tv qui ne fait qu'ajouter à ma migraine.
Je repense à cette année où j'étais occupée à m'enticher pour de faux d'un fantôme plus petit que moi auquel je pensais en mangeant ma tarte chèvre-poireaux qui me tenait la semaine, devant le grand journal de canal et cette Louise Bourgouin aux petits yeux. Cette année, j'ai terrorisé des petits morveux et m'en suis pourtant faite adorer, j'ai fait ma starlette dans les soirées et ma Bridget auprès de mes amis. Mon coeur s'est fermé aux moches introvertis, ouvert aux cons, à moi parfois, à l'idée Simon toujours en filigrane.
Je repense à mes vacances d'il y a 4 ans, dans ma maison du sud. Chaque soir, sur la balancelle, nous animions Mi et moi des séances de lecture à haute voix.
Il m'avait imposé à lui comme sa belle, je lui ai fait découvrir ma "
belle du seigneur". Chaque soir, nous nous racontions au travers d'Albert Cohen et les seules larmes que Mi m'a offertes ont émané des 3 dernières pages de notre..."scénario".
Un signe.
Pas besoin de remonter si loin pour y trouver la fougue puisque c'est en juillet dernier que je rencontrais I., en Croatie. Je lui ai donné mon amitié et je l'ai laissé chercher un peu plus, voila pourquoi entre nous, une certaine magie a opéré, aussi prompte fut-elle. Si ne pas se donner trop vite n'est pas encore la recette de l'amour fou, en tous cas, cela contribue à faire semblant d'y croire, du moins à retarder l'échéance.
D'amitié, je n'ai point offert à Julien. De savoir-faire, beaucoup.
On appelle les collègues pour annuler tel rendez-vous professionnel. Cette erreur lui sera fatale. J'ai effacé son numéro.
Plus hâte que jamais de m'envoler pour Berlin, rejoindre mon Matthieu qui me plannifie de folles nuits dont une au mythique Kit Kat machin où les jeans et autres pantalonades sont omis.
Sur nos vélos à Postdam, je l'entendrai s'emballer pour son nouvel amant blindé, me sermonner aussi : "
C'était un mec bien, Julien, t'es trop difficile!" et je lui répondrai, non sans malin plaisir que si je suis sortie avec lui, c'est en partie parce qu'il le trouvait à tomber (moi, pas tant que ça).
Ensuite ce sera Biarritz puis faudra que je trouve quelqu'un. Pas envie de finir vieille instit' frigide. Pas envie d'attendre 35 ans comme Lara pour trouver un mec qui ne se remet pas de ses 15 ans de supplice conjugal.
Pas envie de faire ma chienne de garde : non, je ne peux me passer de la connerie des mecs, de leurs goûts de merde en matière de bimbos à la Clara Morganne ou Melissa Theuriau, de leur amour du foot et de Brigitte Lahaie sur
RMC info, de leur recherche de la maman douce et gentille qu'ils ne doivent pas trop désirer et de leur désir aussi fou que non assumé pour les filles qu'ils disent "faciles" parce qu'elles veulent bien se faire zizir avec eux.
Pas envie de me passer de leur crise de jalousie quand un daron me mate dans la rue et que mon fougueux chéri lui lance alors un "
mate ta femme, connard", pas envie d'avoir à me passer d'envoyer en cachette des textos à des simples potes parce que ça le rendrait malade se savoir que d'autres que lui goûtent ne serait-ce que mes mots, de moins voir mes copines : rien à foutre.
De passer mes dimanches avec lui en pyjama à m'empiffrer de tartelettes
bonne maman chocolat au lait : un peu que je le veux.
Pas envie de ne pas m'ennuyer à 2.
Plus envie de m'ennuyer seule ou pire avec des amies célibattantes.
Edit à 00h48 :J'ai quand-même fait ma fifille aujourd'hui : brushing, épilation, crème
kenzo qui raque à max sur ma tête de luxe, même que je ne me suis pas douchée en me disant que je le ferais quand monsieur appellerait. Tout ça pour quoi? : passer une soirée à me moucher et tousser en msn'ant avec d'autres congénaires aigris avec en fond visuel la-dite Melissa Theuriau en journaliste d'investigation (!)Quand j'ai un rendez-vous en tête, je décline toute autre offre amicale, nulle envie de roue de secours, nulle affinité avec la compassion non plus. 'Men fous des amis pour le moment.
Et ironie du sort : c'est
l'homme sans innocence (après 2 mois de mutisme, le temps certainement de n'avoir plus d'imagination quant à des possibilités combinatoires avec un même trou, pauv' petit chou) qui ose m'envoyer un texto à minuit pour me faire part de son envie de me voir "
je suis d'humeur follichone ce soir". Dommage pour son coloc' qu'il ne soit pas d'humeur folle, ne lui ai-je même pas répondu.
Super ras-la-schneck de tout.Même pas possible de cloper à cause de ma gorge tchernobylée, alors l'idée d'un joint...arghhh