Le marché des amants
Plus de PQ à la maison, je me torche au sopalin.
Plutôt me laisser mourir que d'arborer la rue des Martyrs, toute affaiblie par mon rhume que je suis. Je n'oserai plus être môche dans mon quartier tant les gens s'y embellissent ces derniers temps.
Mercredi soir, avec G., j'ai dormi nue.
Je paie et renonce à des invitations des plus intéressées ce soir.
C'est marrant, le lendemain de cette nuit G, quand je suis rentrée, j'ai trouvé ma vaisselle faite par ses soins, il avait même lavé le verre de moutarde qu'il avait finie le soir, en y trempant goulûment des morceaux de gruyère, il m'avait affirmé que c'était très belge cette habitude.
Est-ce belge aussi d'avoir mis sur ma table de nuit, bien en évidence, une photo individuelle d'école de CP de moi toute sourire, belle et scolaire?
Est-ce belge de me demander lors de notre première série d'ébats si j'ai du lubrifiant "au cas où"?
G. n'est pas belge. Rien de tout ça ne l'est.
Si : le gruyère à la moutarde, admettons.
Manger des frites, boire de la bière et aller tantôt avec un autre, une fois, au ciné, ça l'est.
Toute parisienne que je suis, j'ai mal.
G. a voulu me revoir le lendemain soir pour dormir à mes côtés. Mais j'ai eu envie de m'aimer plus que lui, m'abandonnant à une nuit qui me veut du bien.
G. n'a jamais joui qu'avec moi. Il me l'a redit mercredi soir, comme il y a dix ans.
Et pourtant...
Je ne sais si ma déprime post G. a entraîné mon rhume ou si c'est celui ci qui a entraîné ma déprime post coïtum.
J'ai relu mes journaux intimes d'ado cet après-midi, entre deux passages du dernier Christine Angot.
Un peu pareils finalement.
En effet, toutes deux victimes d'une image froide et incendiaire donnée, malgré nous, à ceux qu'on veut juste aimer.
Comment attirer alors autres que des pervers polymorphes, juste avides de nous faire taire avec leur mât?
Et comment être attirées par des mecs juste bien puisque c'est tout ce que nous tentons de cacher en nous?
Mes amis mecs me conseillent de mentir à mes proies, de ne point leur narrer ma vie d'avant eux, de jouer la princesse, de ne pas donner tout tout de suite.
Tout ça relève du paradoxe : de moi, je ne donne rien puisque ma sensibilité sommeille dans leurs bras. Je joue justement. Je ne donne rien et pourtant je donne trop.
Et en dessous le rien, qu'y a t-il?
Juste moi?
Peut-être.
Allez, je vais finir "le marché des amants".
9 commentaires:
La question du "trop se donner" ou "pas assez" est extrêmement bien saisie. Mais au fond, une seule chose: aie confiance. En l'autre surtout.
Jouer la princesse… Sauf que tu es déjà une princesse (que tu l'étais avant et que et tu le seras toujours)
Sinon le fromage avec la moutarde alors là… Je vais pas en dormir de la nuit
(moi c'est le contraire je me mouche avec le PQ parce que j'ai plus de sopalin) :)
Mais où cours-tu M ?
Anonyme : J'ai confiance en toi, mon coeur ;-)
Charl' : Merci pour princesse.
Tu vois, il mentait, ce n'est pas belge le gruyère à la moutarde si toi, tu ne connais pas.
Richard : Je ne cours pas. Pourquoi cette question?
Si tu cours d'un sentiment à l'autre, d'un plaisir vers un autre désir, etc.
Mais encore?
Devrais-je faire autrement? Si oui, comment?
D'abord les maitresses (et les enfants auxquels elles apprennent à écrire) n'écrivent pas comme ça ... Montre nous ta vrai écriture de maitresse!
plus sur ton mail
J : Un jour, tu viendras dans ma classe ;-)
Richard : Merci.
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