lundi 13 août 2007

Les jolies colonies de vacances

Bronzée, magnifique, vertigineusement décolletée, je commence à m'y perdre parmi toutes ces invitations mâles.
Pourtant, je ne suis rentrée qu'hier soir.

Berlin se suffisait à elle même, je ne m'épancherai pas sur mes balades à vélo encadrant le brunch à 8 euros et le Kaffe Kuchen ni sur les nuits branchées par trop gays.
Cette ville m'a aimée simplement, sans cet immense besoin de me rendre d'elle, passionnée.

Tout autre combat concernant Biarritz.
J'ai regoûté aux sensations de la colo, celles du ventre qui chatouille comme quand, enfant, on se balance trop fort sur la balancelle en petite robe rose flottante, faisant découvrir innocemment sa culotte blanche dentelée sur les côtés que maman met dans le panier à linge sale le soir, énervée de voir qu'on ne sait pas encore s'essuyer les fesses.
Normale cette sensation, je suis partie en colo pour adultes :l'UCPA.

Parmi cette majorité de beaufs ou de Décathloneurs, j'ai trouvé là-bas une place d'icône grande-gueule-classe parisienne. J'ai sur joué ce rôle et pour troubler les pistes, l'ai teinté d'un côté caille-ra dans le parler.
Il me fallait surtout cultiver mon côté non-sportif.

Ça n'a pas loupé, j'ai rencontré puis captivé le cynique, froid, séducteur du groupe: une gueule, certes, des couilles, je n'en sais rien...

La première fois qu'il m'a dit son métier, je lui ai répondu que ça ne me faisait pas rêver et je me suis cassée, contentant d'autres garçons plus simples.
Il est revenu à moi le soir même :
"J'adore ton caractère. Tu es nature.
Si je faisais 1m90, je t'épouserais sur le champ et te ferais 2 gosses".


Un mètre 68 au compteur le grand.
Amourachage de part et d'autre mais refus de sa part d'oser se heurter à une relation si "peu pratique".

Au fond, il a raison : Je me plais à penser cela les premiers jours.
Mais sans cesse ses regards sur moi, ses compliments ou ses attaques.
Sans cesse ses demandes de me voir le soir. Sans cesse ses :
"J'aime trop ta gueule. T'es vraiment une icône ici".

Et un soir, embrassades et sa phrase :
"Arrête de respirer comme ça. On dirait que t'as Brad Pitt dans le lit." Ses baisers interminables, comme s'il craignait de passer outre un millimètre de mon visage et de mon cou. Sa volonté que je dorme dans ses bras qui sonne mon refus de lui obéir.
Un lendemain laconique.
Un surlendemain "explicatif" suivi d'une amitié quasi exclusive.
Une amitié comme en haut, sur la balançoire.

Il s'appelle S. Ses 35 années me cadrent, me maîtrisent, son dégoût pour le vernis fuschia sur mes orteils me rappelle à I., mais son mètre 68 l'annihile : "Je fais 1m10, regarde ce que je représente par rapport à toi!"

D'ordinaire, c'est moi qui me refuse aux "petits".

Le dernier soir, c'est dans le hamac que je frôle des lèvres, cherche des mains, drague une oreille. Une oreille de 19 ans.

Ce soir, comme chaque autre, S. m'attendait dans son lit.
Mais celui de 19 ans peut m'embrasser devant ma porte lui, après s'être accroché à ma main, du hamac, à ma chambre.

Hier, en me quittant, S. m'a embrassée. J'étais sur mon transat. Devant les autres. Des baisers redondants sur mes lèvres stupéfaites.
Puis il m'a appelée, hier, aujourd'hui, il veut me revoir à Paris.

J'ai passé de superbes vacances.
Reste à trouver la tong Gucci à mon pied.
Reste à devenir superficielle.

3 commentaires:

Joli Kiwi a dit…

Les curry wurst 36 sur Merhingdam à la sortie du métro. Magique. Pas autant que ton décolleté. Facile.

Anonyme a dit…

Welcome back to Paris

-M- a dit…

Merci Aki. Ravie de pouvoir enfin te lire!