vendredi 28 octobre 2011

Mes bottines sont neuves et fourrées. Moi c'est le contraire.


Un homme grand et médiatique m’a dit un jour :
«Passez l’agrèg’ et écrivez un roman et je vous aimerai encore plus.»

L’année prochaine, je passe le CAPES et me revoilà bloguant.
Et s’il est pas content, je lui mentirai.

Je sors avec un garçon qui m’a trompée avec son ex le premier mois de la relation. Grâce à cette incartade, je suis odieuse avec lui et me permets une vie morcelée. L’homme grand et médiatique étant l’un des morceaux.
Ce dernier me vouvoie et m’appelle son héroïne de roman quand mon régulier passe devant une fleur et m’invite à la sentir «tellement elle est belle».

J’aime cette vie : d’un côté nue et de l’autre absolue.
L’homme grand et médiatique n’existe que grâce au régulier qui me permet cette assurance (il m’aime) et parce que quand je l’ai rencontré j’avais des gros seins et un profil facebook qui déchire sa race.

Depuis 32 ans, ma vie est un théâtre, je transforme chaque situation du quotidien en image dadaïste, chaque personne en héros shakespearien, chaque copulation en scène de Catherine Breillat.

L’homme grand et médiatique parle comme dans un film de Blier.
Moi, c’est Rohmer. Enchantée.

Un jour, j’aurai une enfant, même que ce sera une fille, même qu’elle s’appellera Lolita.

C’est drôle d’ailleurs de vouloir l’appeler comme ça moi qui la campe déjà entourée d’Humbert Humbert (mon régulier) et de l’homme grand et médiatique (Clare Quilty).

Et le jour de Lolita, l’idéal, ce sera Elle.

Ce jour là, j’aurai 98 ans.