mercredi 28 novembre 2007

Viens faire des bulles...

Comme c'est jouissif de rester suspendue tout là haut sur la balançoire, des journées durant...

Depuis la préposée guérison de la jambe, qui entre nous n'en est pas pour autant plus bandante, tout m'émerveille : mon appart', mes collègues, mes nains, mon téléphone sans cesse en activité, mon nouvel ordinateur, la redécouverte de mes amis, de l'alcool, de Paris et d'une herbe de folie, lui, moi, lui et moi.

Elle ne part pas cette boule dans le ventre d'illuminée, elle germe, me chatouille, monte à mes lèvres qu'elle maintient en sourire, à mon aura qu'elle embellit, à mes cheveux qui sont tout électriques.

Mon sourire lumineux m'offre alors un succès toujours grandissant...

Un nouvel instit', beau et musicien comme l'artiste que Michel B.aurait aimé camper, a débarqué dans mon école et se sentant auprès de moi si bien, va y rester longtemps. Il a senti ma boule, il veut la partager avec moi, comme je le comprends... C'est con ça car celui qui participe de la floraison de cette boule rose, bien que mon opposé géographique comme technique, me plaît bien trop pour que je ne caresse, ne serait-ce que l'envie, de goûter le voisin de classe, pourtant bien plus similaire à mes attentes, mes goûts, plus à même de m'alimenter de sa sève artisto-bobo-intello.

Je lui préfère, ne l'en déplaise, l'évasion que m'offre un marin à sa simple pensée.

L'instit' joue très bien de sa gratte, mon marin, lui, improvise : c'est brut, ça fait mal, c'est bon.
L'instit' sait manier les mots mais le marin pourrait me faire mal.

Mon marin est fâché avec l'orthographe, la syntaxe, il ne finit jamais ses phrases et pourtant, cette boule...

Je ne l'ai quitté que samedi pourtant.
Et ce vendredi de notre rencontre sonnait l'anniversaire des 3 ans de rupture avec Mi.

L'amour dure trois ans, comme le dés amour alors.
Mi, je ne t'aime plus, j'ai envie de te rouler une grosse pelle pour que tu sentes à quel point je dis vrai et je te sucerai si tu ne me crois pas.

Putain, il est beau mon marin : mat, d'immenses yeux, de grosses lèvres, des cheveux par milliards, il conduit un camion quand il ne roule pas en mobylette, il fait des "chouilles" dans sa campagne quand j'en quille des verres à la fourmi ou au Kong, il passe des heures à composer sur sa guitare quand lamentablement, j'assure un morceau de Nirvana, il commande un tipunch quand je me colore d'un verre de rouge ou décore ma table d'une coupe de champagne, il est amoureux de mes seins et de mes lèvres au lieu de me complimenter sur mes yeux, il me masse des heures entières en acceptant d'écouter mes chansons de lettrée.
Quand je facebooke, il myspace, quand j'écris, il tape des simili-mots agrémentés de smileys, quand je lui dis que je le kiffe grave, il me dit m'adorer et avoir l'impression d'être marié à moi depuis 15 ans.

Mais quand il dit penser à moi tout le temps, c'est partagé tant et tellement que vendredi soir, direction sa mer...

samedi 24 novembre 2007

marine

Je l'avais prévenu quant à mes attentes :
"Si je ne te trouve pas assez beau à l'instant même où je te rencontre, nous ne passerons pas la soirée ensemble".

Vendredi après-midi, diagnostic ultime du médecin au sujet de ma jambe :

"-Vous pouvez reprendre toutes vos activités, mademoiselle
-Toutes? Vous en êtes bien sûr?!"

Sourire béat en quittant ce beau savant-fou m'ayant annoncé pourtant me reprise du boulot ce lundi.


J'appelle aussitôt le marin pour lui demander de me mettre sa corde de "la" sur une guitare qui me démange. Il connaît mes conditions et je doute fort passer cette soirée dans ses seuls bras si je m'appuie sur nos conversations juvéniles (sur)passées..

Et pourtant. Wahou : Beau. Chevelu. Lèvres épaisses. Yeux en amande. Corps sculpté. Non timidité et drôlerie. J'adhère, j'adore, j'achète.

Je regrette dés lors que je le vois les sournoiseries crachées à son égard sur mon blog car ses deux phares sombres dans mes billes bleutées et mon innocence m'est rendue.

Soirée nuit et matinée collés, sans faire l'amour tant je redoute d'avoir, outre la jambe, perdu la main.

Mon marin ressemble au meilleur ami de Mi : Tous les garçons qui ont comptés avaient leur sosie dans ma petite vie.

Il m'a laissé en souvenirs, une dose de weed et un t shirt aussi grands que j'ai le visage rouge de lui, bien meilleur rendu que le rouge de la honte que je me traîne depuis un mois.

En une soirée, j'ai perdu les années que j'avais, par fainéantise subaigue, regagnées en un mois. Et même encore plus.

Preuve en est : je lui ai glissé dans la poche de son blouson un papier Hello kittyeste gribouillé de ces mots : "J'te kiffe. -M-"

Le week-end prochain, enfin, je me jette à la mer car je lui manque déjà.

lundi 19 novembre 2007

T'as voulu voir la mer et on a vu ta mère

Peut-être ma boule dans le ventre trouve t-elle sa légitimité dans cette apathie prolongée.
Peut-être va t-elle rester après cette mise en mode pause ou partir dés que je sortirai de chez moi pour rejoindre Noémie ce soir.

La vérité s'agrémente pourtant de la commande ce matin du guide de la dépression, dont on fait beaucoup la pub à la TV : cool, je reste à la mode.

Je ne m'endors plus depuis quelque, persuadée que je ne me réveillerai plus.
Les lexomil ne me font guère plus d'effet que tous ces garçons qui cherchent à me plaire.

Alors, après avoir fait déclaration d'une flamme imaginaire au papa chevelu de l'an dernier, j'appelle le marin avec qui je converse quatre heures malgré son language post-ado, son lieu de résidence où ma déprime passagère trouverait toute justification et ses pullovers qui piquent aussi fort que ma boule ne grandit..

Il est à peine plus grand que moi, aime trop la bouffe pour être suffisamment agile au lit, ne finit jamais ses phrases, me traite d'"affamée" quand je lui parle seulement de Simon.

Mais la mer...

vendredi 16 novembre 2007

Ce soir, j'ai répèt'

Il me dit : "Ce soir, j'ai répèt'" puis me somme par texto de ne pas draguer ce soir et moi, de sauter sur ma jambe de bois.
Ouf, j'ai re 15 ans! Le sourire revient tout de go.

Depuis 3 semaines, je nourrissais de sérieux doutes quant à mon âge : plus fatiguée et moins rock que ta grand mère, ne me servant à rien, je ne voulais servir à personne tant ma jeunesse noircissait à l'image de ma jambe.. Ouais, c'est pas folichon cette histoire de jambe qui n'en finit pas de s'enliser dans une apathie que médiocrement, elle me communique la salope.
Mais il faut bien que salope subsiste alors, cyniquement, je la remercie.

Je reste irrésistiblement maladroite, pourtant j'aime à laisser souffrir le gauche, le côté du coeur.

Toute nouvelle rencontre ne m'est guère recommandée en cette période de vacuité cul-turelle. Alors, les soirs où j'ai 15 ans et qu'il m'est permis d'écouter BB Brunes, je chatte avec un jeune marin guitariste chevelu et gentiment barré. Je le vois en web cam et je souris comme lui, pour lui, avec lui, avec moi surtout. Il m'écrit dans un français grammaticalement incorrect, me fait penser à moi à 13 ans mais ce sourire.
Il ne vit pas à Paris, mais je ne parie plus rien de la vie : je paris et je souris. Il vient me voir dans une dizaine de jours.
On parie qu'il me sourira?

Je reprends le 26 : Comme d'hab' mon malheur est tombé au moment fortuit : celui des grèves.

Je suis une rescapée et bientôt la mer me portera.

vendredi 9 novembre 2007

Ma jambe à ton cou

Dix jours de rien, je peux te dire que ça fait mal au dos et au cerveau.

Dix jours que j'observe ma bulle très colorée pour m'enivrer de cette ponctuelle unique aimée. Dix jours que je me lève à midi, me douche à 16 heures et facebooke à pas d'heure.

Dix jours à attendre autant qu'à redouter la guérison de ma jambe.

Attendre revient en effet à continuer de manger du chocolat au lait, noisettes et fine couche de praliné en jogging, lire parfois histoire de conseiller un livre à Bidulle.
Attendre, c'est recevoir des visites de chouettes copines, se faire poster le courrier et acheter Voici par ces dernières.
Attendre c'est en profiter pour remercier Vanou, Matthieu, Sylvie, Aurélie, ma dévouée Lara, Stéphane, Julie & Laurent, Anaîs et tant d'autres parmi quelques blogueurs bien égarés. (c'était ma seconde remise de la jambe d'or)
Attendre c'est se rendre compte que pas mal de gens t'aiment pour de vrai, c'est un peu rassurant quand-même l'attente.

Attendre, c'est chaud, c'est vil et dangereux parfois, c'est inconséquent : c'est bon.
Attendre c'est se demander si l'épilation sera toujours d'actualité une fois la jambe guérie, si la forme et l'envie reviendront après avoir goûté à cette confortable fainéantise aiguë.

Ne plus attendre, c'est partir de chez moi à 7h30 puis dire bonjour à quelques queues sur pattes. Ne plus attendre, c'est revoir des nains morveux que j'aime, je le confesse, mais qui sont quand même nains et quand même bien morveux.
Ne plus attendre, c'est revoir chaque matin dans le bus les mecs gravures de mode de l'école de commerce à côté de mon école, cheveux Beattles, slim, insolence et 20 ans au compteur, m'imaginer à leur âge et dans leur chambre à écouter du Pete Doherty tout en regardant un dvd sans le son.
Ne plus attendre, c'est continuer à me faire draguer par dents jaunes cheveux gris et autres spécimen masculins bien trop âgés et/ou trop grossiers et ne pas oser soutenir le regard d'un assez bien pour moi que je pense justement trop bien.
Ne plus attendre, c'est se poser bien trop de questions et avoir froid.

Pas d'histoire de mec à vous servir, pas d'amourette à nourrir, nulle envie d'envier quelque couple poulet rôti frites du dimanche que ce soit, c'est aussi ça l'attente.

Affaiblie, je ne pourrai avant un bail prendre mes (ma)jambe(s) à mon coup alors, forcément, il m'attrapera ce con, quand je ne l'attendrai pas.

dimanche 4 novembre 2007

Saison 2

En novembre dernier, je m’en souviens presque trop bien, je le rendais fou, défilant chaque jour avec une nouvelle robe pull, un nouveau short, un nouveau sourire, de nouveaux sketchs, une insolence et un humour toujours plus noirs.
En novembre dernier, j’aimais, j’en avais envie ou besoin, je ne sais…Dans mon ventre, un tas de sensations m'envahissaient, comme en haut sur la balançoire..
En novembre dernier, j'aurais pu tomber, voilà pourquoi je m'efforçais de rester toujours le plus haut possible.
En novembre dernier, je jouais.

En novembre dernier, j’écoutais Aaron en m'endormant avant de camper dans mes rêves l’héroïne romanesque d’ « orgueils et préjugés ».

J’allais à la gym en novembre dernier, mon corps m’en remerciait et je me prêtais au jeu de cette « girly attitude ».
En novembre dernier, la fatigue m’était étrangère et la faim, des plus discrètes.

En novembre dernier, peu importait le mariage imminent de Mi puisque j’en « aimais » un autre, juste parce que je ne l’aurais jamais.

En novembre dernier, je commençais ce blog et Hapax m’en était reconnaissant : fasciné par les élucubrations de ma saison 1, qu’ il l’espérait infinie.

Mais novembre dernier n’est plus, Hapax : mes robes et shorts prennent la poussière , l’amoureux transit de l’an dernier promène sa fille et fait taire sa femme en ne me fréquentant plus et en la baisant 2 fois par semaine, sans doute.

Je n’aime plus Mi ni personne d’autre d’ailleurs en ce nouveau novembre.

Ma jambe me fait souffrir et la perspective d’être arrêtée m’alerte sur mon âge qui grandit sans semer de grands cailloux derrière lui.
Mes cheveux ont perdu une trentaine de centimètres et ma volonté de tout et surtout de moi-même est partie avec eux.

Pourtant, contrairement à l’an dernier, je ne me veux pas malheureuse : je vis et pour aujourd’hui, ça me suffit.