C'est la rentrée.
Je viens d’envoyer à mon marin une lettre lui demandant de réfréner toute tentative de communication à mon égard.
En effet, celui que j’aime encore m’appelle chaque jour lorsqu’il ouvre les yeux, une fois, deux fois, trois fois, sans jamais laisser de message mais en me laissant moi, de plus en plus faible quant à ma résistance si superficielle.
Le soir, je regarde Californication et Hank me fait des clins d’œil quand la femme qu'il aime me rappelle à mon marin.
C’est la rentrée. Je vais me faire inspecter.
J’ai mal et j’ai peur.
Seule consolation : je connais le nom du bateau, il ne me reste donc qu'à trouver celui du capitaine.
(Et pendant qu’on y est, la voici la lettre :
« Pandi,
A chaque fois que tu tentes de me joindre et que je vois ton nom sur mon téléphone, ça me fait mal au coeur.
Mal parce que nous nous sommes quittés il y a déjà presque 3 mois pour des raisons évidentes,
mal parce que malgré mes attentes depuis cette rupture, tu n'as pas souhaité en combler la moindre,
mal parce que tu joues avec mes sentiments en m'affublant de :"Je t'aime, Panda" alors que comme tu le sais, le Panda que je suis est mort comme ses congénères,
mal parce que j'ai encore des sentiments pour toi,
et surtout mal d'avoir appris que tu t'étais déplacé il y a peu jusqu'à Paris pour des panneaux solaires alors que, depuis 4 mois, tu n'as même pas été foutu de le faire pour moi.
Mais voilà, il me faut aller de l'avant, me construire, être heureuse pour de faux pour croire l‘être pour de vrai.
De plus, cette année est placée sous le signe de l'inspection, donc du boulot, et je ne peux me permettre la moindre déconcentration.
Je sais que je ne pourrai venir te voir et tu sais que tu n'as nullement envie de venir, toi.
Tu as ta passion, la mer et à côté de ça, je ne représente hélas pas grand-chose si ce n‘est un lac de contrariétés.
Nous ne pourrons pas être amis puisque la cicatrice n'est pas refermée et que nous nous sommes aimés. (je me plais à croire en effet, que toi aussi, tu m'as aimée).
Il faut que tu me laisses puisque tu es conscient que jamais tu ne pourras faire fi de ton grief envers la ville, Ma ville.
Quant à moi, je me suis donnée 7 mois durant à toi corps et âme mais je ne peux en faire plus, l'amour étant un échange, un partage.
Je te souhaite de continuer à t'épanouir dans ce que tu aimes vraiment.
Sincèrement,
Panda. »)