T'as les boules?
Lorsqu’hier, entre deux bouchées de rosbeef sauce poivre agrémenté de carottes maraîchères pas dégueues, ma collègue me vantait les mérites de la boule que tu mets directement dans la machine à laver et qui, grâce à un système de transformation des ions négatifs en ions positifs lave ton linge- "quand il n’est pas trop sale"- elle souriait en constatant les économies en terme de lessive depuis août et l’achat de cette boule révolutionnaire, sur un marché breton qui lui offrait, le temps d’un repas, ce moment de gloire.
Et moi, de penser à d’autres boules également capables d’agir positivement sur mes ions.
Puis, elle m’apprenait que le liquide vaisselle était le meilleur des détachants avant lavage.
Je songeais alors à un autre liquide qui ne nécessite pas de détachant avant lavage, tant il part bien à l’eau.
Puis une cacophonie féminine autour des lessives et de la difficulté à en assumer les 4 hebdomadaires.
Je rassurai ces jolies dames en leur confiant qu’aux Etat-Unis, la saison 5 de
« Desperate Housewifes » se préparait.
L’espace de ce déjeuner, j’ai presque envisagé, un jour, de prendre du plaisir à aborder avec Monique ces problèmes domestiques autres que masculins.
Puis, j’ai pensé à G. à nos mots échangés sur un autre terrain.
Des mots chauds mais dits froidement.
J’ai revu défiler notre aventure explosive d’il y a dix ans, l’image si fatale que je lui donne encore aujourd’hui et j'en ai presque regretté ses ions positifs que je n’ai mis que quelques jours, autrefois à rendre négatifs.
J’ai presque éprouvé le besoin de parler lubrifiant à mes collègues, mais, comme chaque midi, mon téléphone a vibré, en vain : le marin.
Il n’a jamais su manier le tube de lubrifiant, lui.
Possible que G. revienne ce week-end.