mercredi 24 septembre 2008

T'as les boules?



Lorsqu’hier, entre deux bouchées de rosbeef sauce poivre agrémenté de carottes maraîchères pas dégueues, ma collègue me vantait les mérites de la boule que tu mets directement dans la machine à laver et qui, grâce à un système de transformation des ions négatifs en ions positifs lave ton linge- "quand il n’est pas trop sale"- elle souriait en constatant les économies en terme de lessive depuis août et l’achat de cette boule révolutionnaire, sur un marché breton qui lui offrait, le temps d’un repas, ce moment de gloire.


Et moi, de penser à d’autres boules également capables d’agir positivement sur mes ions.

Puis, elle m’apprenait que le liquide vaisselle était le meilleur des détachants avant lavage.

Je songeais alors à un autre liquide qui ne nécessite pas de détachant avant lavage, tant il part bien à l’eau.

Puis une cacophonie féminine autour des lessives et de la difficulté à en assumer les 4 hebdomadaires.

Je rassurai ces jolies dames en leur confiant qu’aux Etat-Unis, la saison 5 de
« Desperate Housewifes » se préparait.

L’espace de ce déjeuner, j’ai presque envisagé, un jour, de prendre du plaisir à aborder avec Monique ces problèmes domestiques autres que masculins.

Puis, j’ai pensé à G. à nos mots échangés sur un autre terrain.
Des mots chauds mais dits froidement.

J’ai revu défiler notre aventure explosive d’il y a dix ans, l’image si fatale que je lui donne encore aujourd’hui et j'en ai presque regretté ses ions positifs que je n’ai mis que quelques jours, autrefois à rendre négatifs.

J’ai presque éprouvé le besoin de parler lubrifiant à mes collègues, mais, comme chaque midi, mon téléphone a vibré, en vain : le marin.

Il n’a jamais su manier le tube de lubrifiant, lui.


Possible que G. revienne ce week-end.

samedi 20 septembre 2008

Le marché des amants


Plus de PQ à la maison, je me torche au sopalin.

Plutôt me laisser mourir que d'arborer la rue des Martyrs, toute affaiblie par mon rhume que je suis. Je n'oserai plus être môche dans mon quartier tant les gens s'y embellissent ces derniers temps.

Mercredi soir, avec G., j'ai dormi nue.

Je paie et renonce à des invitations des plus intéressées ce soir.

C'est marrant, le lendemain de cette nuit G, quand je suis rentrée, j'ai trouvé ma vaisselle faite par ses soins, il avait même lavé le verre de moutarde qu'il avait finie le soir, en y trempant goulûment des morceaux de gruyère, il m'avait affirmé que c'était très belge cette habitude.

Est-ce belge aussi d'avoir mis sur ma table de nuit, bien en évidence, une photo individuelle d'école de CP de moi toute sourire, belle et scolaire?

Est-ce belge de me demander lors de notre première série d'ébats si j'ai du lubrifiant "au cas où"?

G. n'est pas belge. Rien de tout ça ne l'est.
Si : le gruyère à la moutarde, admettons.

Manger des frites, boire de la bière et aller tantôt avec un autre, une fois, au ciné, ça l'est.

Toute parisienne que je suis, j'ai mal.

G. a voulu me revoir le lendemain soir pour dormir à mes côtés. Mais j'ai eu envie de m'aimer plus que lui, m'abandonnant à une nuit qui me veut du bien.

G. n'a jamais joui qu'avec moi. Il me l'a redit mercredi soir, comme il y a dix ans.
Et pourtant...

Je ne sais si ma déprime post G. a entraîné mon rhume ou si c'est celui ci qui a entraîné ma déprime post coïtum.

J'ai relu mes journaux intimes d'ado cet après-midi, entre deux passages du dernier Christine Angot.
Un peu pareils finalement.

En effet, toutes deux victimes d'une image froide et incendiaire donnée, malgré nous, à ceux qu'on veut juste aimer.

Comment attirer alors autres que des pervers polymorphes, juste avides de nous faire taire avec leur mât?
Et comment être attirées par des mecs juste bien puisque c'est tout ce que nous tentons de cacher en nous?

Mes amis mecs me conseillent de mentir à mes proies, de ne point leur narrer ma vie d'avant eux, de jouer la princesse, de ne pas donner tout tout de suite.

Tout ça relève du paradoxe : de moi, je ne donne rien puisque ma sensibilité sommeille dans leurs bras. Je joue justement. Je ne donne rien et pourtant je donne trop.


Et en dessous le rien, qu'y a t-il?
Juste moi?
Peut-être.


Allez, je vais finir "le marché des amants".

jeudi 18 septembre 2008

Cette nuit, je suis allée chez l'armurier

"-Quand est-ce que tu vis de ton écriture?
-Tu es drôle, ironique, cynique et perverse, et pour moi c'est un compliment.
-Je ne comprends pas les mecs : tu leur demandes de te parler au lit et tout ce qu'ils trouvent à rétorquer est tourné autour d'eux alors qu'en face de leur petite personne se trouve une fille sublime.
-Plus tu deviens femme, plus tu es belle
."

Je viens de rentrer dans mon studio AB Prod' et j'ai trouvé le ménage fait.
G. a dormi chez moi.

Cela faisait des années qu'un garçon n'avait pas dormi à mes côtés un soir de semaine.

J'ai adoré la soirée autant que détesté cette nuit.

A chaque minute, je redoutais que sa main sur mon sein ne se fasse la malle, qu'il me tourne le dos.

La nuit, tout se sent. La nuit, Alain Bashung ment, nous, non.

Il a tiré à lui toute la couette.
Il a dormi, lui.

Je m'étais jurée, avant son arrivée, de lui offrir une mise en bouche autre que sexuelle en lui parlant de nous, je prévoyais déjà le thé, les petits gateaux.
Mais c'est la faim de mets bien plus copieux qui nous a animés, la soirée durant.

J'ai eu moult fois l'occasion de lui faire part de ma volonté de "construire" veau vaches, cochons couvée (avec lui puisqu'il me baise si bien) et lui de sourire à mes maux.

"Arrête, tu es comme moi : l'indépendance".

Celà ne lui a pas empêché de me dire qu'il m'adorait (alors qu'il y a un mois, quand je ne lui avais donné guère d'autre possibilité que de se vider en cinq minutes en m'écoutant religieusement lui narrer mes exploits sexuels estivaux, il m'avait déclaré son "Amour dévorant")

C'était une cartouche bien fournie hier.
Hélas, elle m'a atteinte en plein coeur.

dimanche 14 septembre 2008

Success story


Hier soir, chez moi, deux pères de familles, aussi frais que mariés et aussi désirables que désireux de ce moi "chaud mais froidement".

E. : celui avec lequel parfois je fume des joints et
David : celui "à cause" duquel je suis sortie 2 mois avec ce Mickaël que je n'ai su que dénigrer il y a déjà deux ans, se disputaient insidieusement le haut de mon podium.

Autour de ce panneau solaire, quelques faire-valoir dont Vincent, qui aujourd'hui, ne souhaite plus me parler.

Seule tentatrice parmi cette horde de burnes, je ne pouvais que me les imaginer se caressant à la simple pensée de mon décolleté, jusqu'à ce qu'ils en oublient le sparadrap sur la joue gauche, qui fort de masquer un bouton, chassait mon visage.

Mon succès n'est plus à prouver.
Reste juste à trouver le successeur du marin.

mercredi 3 septembre 2008

L'infidélité est génétique

Dans ma nouvelle école, l'Eddy que je suis se trouve fort déboussolée face à cette horde de Linette.
Je demeure en effet la seule célibataire sans enfant dans mon nouveau lieu de travail, par trop édulcoré.

Aussi, me suis-je inventée un mec parfait et une passion dévastatrice : le théâtre d'une part pour avoir la paix, d'autre part pour trouver une excuse à quitter cette prison avant 19 heures, contrairement à ces dames dont le métier a certainement plus d'atouts que la bite de leurs maris.

G. (celui qui m'a dit m'aimer la dernière fois qu'il a dégainé sa cartouche) va venir de Bruxelles dans deux semaines. Rien que pour mes yeux.
Nous copulerons à la hussarde, comme à notre habitude.
Il me faudra être encore plus sauvage, distante et évanescente que d'ordinaire si je veux qu'enfin il ose me demander l'exclusivité.

G., je l'avais cocufié quand nous étions ensemble avec Nicolas Rey, qui était alors mon chevalier baisant.
Dans les chiottes de la péniche Concorde Atlantique alors que nous venions de danser un rock endiablé ponctué par des arrosages de nos corps au Ricard et de sa langue partout sur moi pour que surtout, je ne reste pas sale.

Le jour où G. m'annonçait que j'étais la femme de sa vie, je lui avouais cette incartade culturelle. Un mois après, c'en était fini de nous.

Normal à présent qu'il n'ose plus me demander de camper pour lui la fille plan de carrière, que de toutes façons, il exècre.

G. n'est pas le "boy next door" préconisé par Charl'.
G. est l' intello-musico-sensuelo-artisto étalon quoté A+++ au guide -M-(le mieux noté au pieu avant que je ne rencontre le marin dont le mât s'avère indétronable).

Le boy next door, c'est Vincent, qui chaque jour m'appelle des heures durant parce qu'il baigne encore dans la "logique de nos débuts".

Je coucherai avec Vincent quand je serai bourrée et G. me punira de cet écart.
J'ai hâte.