Faire montre d'insensibilité des plus robotisées devant une trop forte dose d'humanité : le désarroi.
Tu croyais pas que ça m'était possible, hein?
Moi, non plus...
Je pensais l'avoir inventée la sensibilité, moi.
Jamais connu de personnes plus perméables aux gens, à l'environnement que moi : une de celles capables de s'auto-flageller des jours durant parce qu'un de ses mots a peut-être, s'il elle y réfléchit trèèèès longtemps causé de tous petits maux à son voisin grabatère du dessus.
Capable de ressentir de la peine à l'annonce de la non-titularisation de David quand beaucoup d'autres pétasses se verraient soulagées.
Soirée dramatique hier pour Michaël, pour moi : amusante.
Déjà ce matin, il m'appelle pour m'avouer qu'il s'est battu (vainement)contre l'insomnie toute la nuit. Cause : la simple pensée de ne pas être confronté à l'honneur de m'accompagner à cette-dite soirée mais de se faire doubler pour l'occasion par Grég le millionnaire, un de ses amis aussi mignon que différent de lui, et voisin au demeurant.
Putain, ne pas dormir pour ça!!!
La soirée bat son plein quand j'y revois Nicolas, le danseur-anguille du jour de l'an qui m'avait volé un baiser devant Michaël, alors autorisé à lui en vouloir, au vu de son rôle de petit-ami de l'époque (maudite).
Se cacher des yeux mouillants de Michaël des heures durant, coupable d'accepter la mise en séduction d'un tiers.
M’autoriser finalement quelques minutes de baisers qui irritent avec l’anguille dans les chiottes. En sortir et me trouver face à David, beau ce soir là. Savoir qu’il sait ce que je viens de faire et pourquoi. En sourire.
Eprouver de la compassion pour l’ex de David qui ne l’a pas revu depuis des années depuis cette soirée et qui le retrouve ce soir là tout de femme et de chiard vêtu.
Comparer alors son sort au mien face à Mi et me rendre compte que je n'aime plus le Mi, et que je sais que sa copine actuelle, chez qui il vit sans doute, est tout au mieux comme la femme de David. Mi m'aimera toujours. What else? (la pub du café avec Georges Clooney fait son effet là!)
Il est des filles que l'on aime et d'autres qu'on épouse, me disait mon Matthieu hier.
Bref, soirée pas mal, ça danse beaucoup, ça boit aussi, ça se fait suivre par son Saint-Bernard Michaël, ça refuse de descendre quelques marches pour lui accorder quelques mots, ça se demande comment j'ai pu me manquer il y a quelques mois autant de respect pour sortir avec lui. Putain, il ne m'arrive pas à la cheville.
De plus, toute la soirée, il campe mon ombre; culpabilisatrice, lourde comme le mensonge.
Et au retour, dans sa bagnole, le drame : à 4 grammes dans le sang, sa gerbante déclaration agrémentée de la morve se mêlant à ses larmes.
La première fois qu'il me dit je t'aime (pas entendu cette phrase depuis Mi: le sortilège, comment ose-t'il, lui????????)
La 2ème fois qu'il chiale pour moi.
Le premier amoureux transit qui chiale de mon indifférence.
Moi, j'ai envie de gerber, de plus en plus (no sex, drogue et solide comme un rock obligent).
Je suis de glace. Comment ose-t-il me dire ça à moi, qui n'ai jamais agi que pour attiser sa haine? Pourquoi ces larmes, hey, t'es un mec ou quoi, conduis ta caisse et tais-toi!
Il me fait savoir que je réprésente à ses yeux celle contre qui il se bat depuis 10 ans : la fille pour laquelle il pourrait mourir d'amour. Beark, ces mots me débecqutent, on le croirait tout droit sorti d'un film de Walt Disney, le petit Michaël.
Voilà où cela mène la charité pendant un mois et demi quand on est même pas chrétienne. Crétine, va.
Mais c'est fou ça, moi la Candy fleur bleue n'éprouve rien si ce n'est la sensation d'être insensible face aux larmoiements d'un bambin blondinet, rougeot et morveux de petite section de maternelle : impatience et dégoût.
J'essaie alors de me mettre à se place mais cela m'est impossible, je ne me suis jamais mise dans cet état pour quiconque, je n'ai jamais tenté de garder l'amitié d'un ex en caressant l'espoir de ramasser d'éventuelles miettes d'amour à son palier.
Je ne réagis donc pas, même quand il me dit que je suis la fille la plus mortelle en tous points et que chaque être effleurant seulement mon visage peut se targuer d'être le plus veinard du monde.
Elles me dégoûtent ses paroles. J'ai envie de les vomir, pour lui, seul acte d'altruisme qu'il m'est possible pour le sauver cette nuit là.
Mais mon silence demeure autant que mes réserves corporelles (qui finalement sont bien confortables dans mon corps) tandis que ses larmes et sa morve décuplent.
Je ne suis pas un monstre. Je suis juste une petite fille capricieuse, je suis sortie avec ce Michaël pour de mauvaises raisons et elles me retombent à la gueule.
Et quoi de mieux? Je suis comme anesthésiée.
Edit à minuit dix-neuf :
Comme Joli Kiwi s'inquiète de mes supposées "bêtises" (titre façon "Voici", ça m'apprendra) et que d'autres personnes, bien moins partisanes, s'amusent à raconter au petit fils de leur concierge et à la mère Noël que j'ai couché avec le sosie de Nicolas Canteloup dans les chiottes d'une maison des Yvelines, je tiens à préciser que ce petit bonhomme n'est parvenu qu'à me voler quelques baisers, sa queue est restée bien serrée dans son petit fute blanc moulant de macro.
Je n'ai pas honte de sa langue dans ma bouche même si son mauvais rasage m'a irritée et a ainsi donné du poil à retordre à bien des invités de cette soirée.
Moi qui éprouvais encore il y a quelques heures de la compassion pour l'ex de David (sordide solidarité entre grandes blondes, seule la solidarité entre belles subsistera désormais, c'est vrai ça, y a que les môches qui cherchent les histoires entre nanas, je crois que c'est Béatrice Dalle qui disait ça récemment sur Canal et putain, c'est vrai ça : une belle nana ne m'a jamais emmerdée!), je ne peux que plaindre sa misérable existence : éprouver le besoin de raconter à David que le petit Canteloup m'a ken dans les chiottes, ce n'est pas du dernier chic-parisien. Va, tu dois être malheureuse ma grande, tu n'iras pas en enfer pour la peine.
La seule vraie bêtise que j'ai répétée ces derniers temps est de cultiver en Michaël l'illusion de m'avoir, puisque pour lui me voir, c'était m'avoir.
Je l'ai compris, on ne se verra plus.
A part au mois d'août, une semaine à l'UCPA, puisque Monsieur part avec mes copines et moi.
Un lexo et au dodo.