mercredi 25 juin 2008

Le petit déj du Mac do n'est pas dégueu


Sortir de chez lui habillée comme la veille, involontairement maquillée comme les Cure, une lentille en moins sur mon oeil triste, le cheveu fou et la respiration longue pour me retrouver à bruncher au Mac do de Richelieu Drouot, ça me rappelle pile poil l'an dernier.

A la simple nuance près que je trouve à présent Simon bien trop maigre et bien trop précieux en comparaison de mon marin et que nous fûmes tous deux, bien heureusement, trop défoncés pour nous donner l'un à l'autre.
Nous nous sommes endormis à 3 heures du mat', comateux, allongés sur sa terrasse regardant un ciel même pas étoilé.
Je suis partie ce matin, sans même le lui signaler en récupérant enfin mon "Journal du séducteur".
Je reprends les cartes en main.

J'ai néanmoins bien fait de me laisser embrasser avant notre petite mort nocturne, sa barbe de 3 jours m'a donné l'impression d'un gommage que je voudrais désormais quotidien.

Avec un garçon qui m'aime.

Julien, sa douceur enfantine et sa rugosité campagnarde vont me manquer.
Je vais pleurer en revoyant la mer.

lundi 23 juin 2008

Il va me manquer un peu

Il me faut me remémorer dans ses moindres détails son visage lors de notre dernier échange visuel (c'était il y a 8 jours) : ses yeux immenses m'étaient reconnaissants.
Il ne faut pas que j'oublie son "Encore!" après les 3 baisers langoureux, devant la gare et dans sa voiture. Enfin, son camion.

Il s'appelait Julien, habitait en Vendée, m'appelait son Panda.

Il était mon idole, et moi j'avais dix ans.

Il pouvait me porter, me soigner, me réparer mes joints, mes prises, mes lumières. Il me faisait à manger volontiers, me préparait des cocktails rhum-sucre de canne-menthe de vrai mec et aimait à me percer les boutons.

Je connaissais ses parents, ses amis, mais bien trop peu de lui.

Samedi, je les ai eu les couilles.
Je l'ai quitté.
C'était au téléphone, diminuée par son regard, j'en aurais été incapable.

C'est la première fois que je quitte quelqu'un que j'aime encore mais peut-être aussi la première fois que, me perdant dans le don de moi, je ne me rends même pas compte à quel point si peu, l'autre me donne.

Jusqu'à samedi...

Il s'appelle vraiment Julien, c'est important pour moi de donner son prénom, la ville dans laquelle il crèche est une station balnéaire à 20 km de Saint-Gilles-Croix de Vie. Son bateau a le nom d'une femme d'une autre génération.

Julien a des cheveux de filles tellement il les a beaux et un corps que seules la nature et la mer peuvent galber.
J'ai touché ses pieds et j'ai aimé ça, c'était la première fois pour moi.

Pourtant, Julien a toujours refusé de voir à quel point j'étais folle de lui. Il a toujours refusé de comprendre mon attache à la ville, préférant certainement que, de la vie, avec lui, je me détache.

J'ai grandi.
Ca fait mal.

jeudi 19 juin 2008

Belle et conne à la fois

A la vue de ma seule bretelle de soutien gorge Aubade en dentelle de Calais, découverte négligemment à cause d’une tunique un brin trop lache, il est ému.

Il me complimente sur ma coupe, mes formes et ma forme, qui malgré les années ne désemplit pas..
Sa main effleure mon poignet et je l’embrasse comme pour lui en témoigner ma reconnaissance.

Au spectacle de mon corps nu, il s’émerveille :
« Toujours aussi belle, tu es la seule à me faire cet effet.
Dix ans qu‘on se connaît, pourtant, et je ne me lasse pas…
 »

Je m’assois sur lui et me laisse à mon tour envisager, admirer, désirer, déguster, et bouffer.
Il se régale de mon corps et son cannibalisme ne m’importune pas outre mesure.
Il me parle en se donnant pour me permettre de lui répondre. Comme s'il savait que cela m'avait manqué. Comme il le savait ce foutu besoin.
Je le connais depuis toujours.

Le marin est à des kilomètres, l’espace d’un instant.
Je le voudrais loin à présent.
Pas de remords, un juste équilibre.

Hier, pourtant, je décidais de répondre à son appel et lui de continuer de nier, en s’énervant et en retournant même la situation à son avantage, bel enfant qu’il est et que j'aime :

« Si tu ne me crois pas, je crois que nous n’avons plus rien à nous dire.
Vas-y, traite-toi de menteur, pendant que t’y es! »

Et moi, de lui conseiller le plus calmement du monde de se mettre un peu à ma place.

Mais ce matin, je décide de « passer l’éponge », pour envisager autre que ce second rôle de serpillère.
J'en fais part à son répondeur puisque l’Igloo ne daigne me répondre, j’ajoute que quoiqu’il ait pu faire, je sais qu’il le regrette et que cette mésaventure va me permettre plus de liberté et bla et bla et bla…
Puis quelques heures après, je lui adresse un gentil texto.

Aucune manifestation de sa part.

D’où ce moment de liberté, même pas regretté.
Reste à avoir les couilles de le lui avouer, ça serait grandiose, il se sentirait merdeux de n‘avoir oser lui, le faire.

Avoir des couilles pour deux.


Avant cela, je dois le désaimer.

mercredi 18 juin 2008

Les bords de mer me désespèrent sans ta tronche

Je me souviens des jours anciens et je pleure.
Tant que j'aurai quinze ans,il en sera ainsi.

Je suis amoureuse du marin et j'écoute en boucle la chanson Numéro 2 de l'album de Julien Doré : "Les bords de mer" et cette chanson,elle me coupe la chique.

Les bords de mer me désespèrent sans ta tronche.
Les bords de mer sont un poster où rien ne bronche.


Il m'a eue ce con. Pourquoi m'avoir menti alors?
Je suis folle de lui. Pourquoi est-ce que je lutte pour ne pas répondre à son appel quotidien depuis deux jours?

Il m'émeut presque autant que moi, alors pourquoi lui avoir adressé ce mail inquisiteur, affirmant une certitude, pourtant biaisée, quant à son infidélité?

J'aime caresser ses cheveux alors que jamais je n'ai aimé les chiens.
Sa bouche me plaît plus que n'importe quelle bouche et son corps est conçu pour s'emboîter au mien, dés le premier soir, il me l'avait dit.

Pourquoi n'a t-il pas répondu à mon mail, juste pour me rassurer?
Il pense certainement que je vais offrir à sa vue jusqu'à leur chair mes genoux par trop écorchés pour me prosterner à ses tongs.
Faites qu'il se trompe!

Il m'a peut-être trompée. Pourquoi alors a t-on transcendé cette notion de fidélité?

Il est le premier à qui je n'ai jamais menti, que je n'ai jamais trompé.

Ça doit être pour ça que pour la première fois, je suis prête à le quitter.

Il est parfois bon de se noyer, mais t'es pas chiche...


Le collègue amoureux trouve que "Madame rêve", de Bashung est "ma" chanson.
Je lui fais, en outre, penser à Nico, ancienne chanteuse du Velvet Underground.
Il a vraiment envie de baiser.

lundi 16 juin 2008

Allez, Nicole, crois-y!

L'échauffement du week-end fut mauvais : il (mon capt'ain) me comparait à Sheila jeune, en constatant ma dernière excentricité capillaire, me disait que j'avais "pris au niveau des hanches" mais que ça m'allait bien et, en reluquant la serveuse du restaurant de bord de mer me confiait :
"Elle a d'beaux yeux!".
Et devant ma moue : "Mais t'inquiète, toi aussi!"
Puis il s'insurgeait du fait que j'ose me plaindre de mon salaire.

S'ensuivit cette première séance au lit qui sonnait comme un digestif et un coup de sifflet à une dizaine d'autres séances de plus en plus intenses et troublantes.

Ses petits bruits quand je le cajole sont ceux de Mi et sa beauté, celle de ceux que j'admirais secrètement au collège, apeurée qu'ils rient au nez de la grande duduche à lunettes, salopette C&A, et appareil dentaire qu'au fond, je suis restée.

Bref, le week-end fut complice, chaud et tendre.

Ca devenait comme un besoin vital de redécouvrir ces émotions avec lui.

Les 3 "B" du week-end (boire, baiser, bouffer) se mariaient parfaitement à nos états de double "B" (bébé) respectifs.
Une osmose entre le désir et son atteinte.
Enfin.

Mais.

Car sans "mais", il n'y aurait pas de blog, pas de maux, pas de -M-....

Alors que je me connectais à ma boîte mail, je trouvai le nom d'une autre fille, son ex, enregistré.
Et sa surprise réelle.

"Je ne comprends pas, mon ordinateur a du bugger, elle n'est pas venue chez moi, elle a un mec, habite Paris...etc,
Tiens, appelle-là! etc"


Je ne m'étais pas connectée à son ordinateur depuis avril (depuis notre voyage en eaux troubles).

Devant sa surprise, son sang froid et son énervement naissant à l'idée que je doute de sa fidélité, je finis par faire semblant de le croire.
Puis de le croire.
Pour y croire. Ou parce qu'il semblait si sincère.

Puis aujourd'hui, mes yeux chassieux se décollent peu à peu.

mercredi 11 juin 2008

La chute

Ses roses flétries et durcies d'il y a 2 semaines, je les ai jetées ce matin.

Il ne me reste plus de cadeau palpable de sa part puisque le parfum n'est qu'essence.

Il a de moi une lampe feux rouges, dont chaque L-E-D change de couleur chaque seconde. De fait, il m'a dans sa chambre.
Peut-être cette raison justifie-t-elle le fait qu'il n'éprouve pas le besoin de toujours m'avoir à ses côtés. Ou peut-être veut-il de moi à plein temps mais attend que je fasse l'éternel pas.

Il a daigné répondre à mon texto hier seulement, après 3 jours de mutisme enfantin.

A mon "Guten Appetit", il a répondu : "Merci, à toi aussi", et m'a envoyé une photo de lui, casque de mobylette sur la tête, le soir, en quittant son boulot.
Mais ce matin, rien.

Pourtant, depuis le début, il m'envoyait chaque matin un texto pour me souhaiter une bonne journée et chaque midi un texto de bon appétit.
Mon petit doigt me dit qu'il y a eu fêlure sinon dans son attachement, du moins dans son enthousiasme.

En jetant les fleurs, j'avais conscience de franchir un cap dans ma quête de liberté.
Mais, pour parvenir un jour à camper le personnage de Sagan (il me faut voir ce film!), il me faudra encore moult années.

Vendredi soir, alors que je prenais le train au sortir de mon école, je rencontrai dans celui-ci mon premier amour, le garçon qui m'avait fait rêver quelques mois, à 17 ans.
Il avait alors 24 ans et venait me chercher au lycée à mon lycée du 16ème le midi en bagnole, nous nous y enfermions pour fumer un joint, puis j'arrivais en cours, la tête dans les nuages.
C'était bien car fou avec lui.

Donc, je le revois vendredi dans le train, et, machinalement, je prononce son prénom et son nom, comme pour faire l'appel et me rendre à l'évidence de sa merveilleuse présence.
Il prononce à son tour mon prénom et de sa main de pianiste, effleure mon épaule. Machinalement, je tente de descendre à sa station, histoire de faire semblant de croire l'espace d'un instant, en lui parlant, que c'était mieux avant.
Mais l'émotion et ma maladresse légendaire aidant, je loupe le marche pied et ma jambe tombe dans l'espace bien trop immense entre le train et le quai.
Je manque de perdre l'équilibre et de perdre l'autre jambe quand un mec me remonte. Sauf qu'en me remontant, ma jambe est râpée par le rebord du train. Résultat : le jean foutu, la jambe en sang et à présent des hématomes insensés qui, lorsque je les regarde, me font largement caresser l'idée d'un rôle dans "les dents de la merde"

Encore une blessure augurée par un mâle.

Quand je suis assise dans la cour de récréation à côté du collègue qui m'aime follement, je rêve qu'à sa place, se présente n'importe qui susceptible de me plaire.
Il pourrait alors me demander en mariage.
Avec ce collègue, beaucoup de rires, de points communs, une culture commune.
Un quotidien partagé.
C'est injuste pour le marin.
C'est injuste surtout qu'il ne me plaise pas de folie le collègue.

Hier soir, Simon devait venir chez moi, ça faisait longtemps qu'il insistait pour me revoir et longtemps que la fatigue m'aidait à refuser sa compagnie par trop masculine.
Simon est le plus beau garçon qu'il m'ait été donné d'embrasser et même qu'il m'a aimée.
Bref, à la dernière minute, pensant à mon captain, j'ai annulé notre soirée comme une débutante, via texto, mal à l'aise à la simple pensée d'envisager Simon comme l'être sublime et intéressant qu'il est. Je sais pourtant que je n'aurais pas embrassé mais rien que me trouver seule avec lui m'aurait rendu coupable.
C'est nul.

Je veux que ça change.

lundi 9 juin 2008

Entre 2 personnes, l'enfance, c'est pire que 30 ans de mariage.



Il est immature mais dangereusement désirable,
inconstant mais drôlissime,
égoïste mais irréprochable amant,
macho mais incroyablement sensible,
parano mais écorché vif comme la midinette que je resterai déteste à aimer mais n'aimerait pas détester,
peu littéraire mais "juste" humain

Sa vie est dissolue mais il sait se marrer non stop,
il est contre le mariage mais demeure un insatiable des plaisirs de la vie,
il dit m'aimer mais me laisse sans nouvelle depuis 3 jours et lorsque je lui demande si je viens le voir, me répond : "T'es une grande fille"

J'ai pris mes billets de train pour aller le voir samedi prochain mais pour les raisons énoncées ci-dessus, en guerre l'une avec l'autre, je ne sais ni si je dois continuer à me battre contre lui, contre moi, pour lui ou juste pour moi.

Pour une fois.

mercredi 4 juin 2008

Quatorze ans et demi

J'ai une très bonne amie noire (pour le quota et par amour) et dés lors que je la présente à un mec, il la trouve "très belle" alors qu'elle ne l'est point spécialement.
C'est, à mes yeux, du racisme moderne.

Mes élèves, je les aime d'amour et quand je les prends dans mes bras, je n'arrive pas à me projeter dans un futur proche avec un mini être à moi.
Ça me fout les boules.

J'ai eu 29 ans et j'ai percé ce matin un bouton pas assez mûr sur ma joue gauche, on ne voit plus que lui. Du coup, j'ai 14 ans et demi pour quelques jours encore.

Mon collègue m'aime de plus en plus et la plupart de mes proches le voient comme l'homme de ma vie.
Mais je n'aime toujours pas ses dents mal alignées, sa maigreur et son début de calvitie que je vois comme une pelade.

Sex and the city au cinéma, c'était l'effet pop corn attendu du week-end.

La semaine dernière, je montais les escaliers de mon école avec une collègue nympho et me permettais alors de lui signaler à quel point je trouvais un de mes collègues (le beau musicos), magnifique.
Forcément, je tombai les yeux dans les siens au moment opportun!
Le soir, il prenait le train à mes côtés.

14 ans et demi
, vous disais-je...

Hier soir, alors que je savourai un tajine dans un resto à deux tablées d'Olivia Adriaco qui exhibait sa connerie et son beauf de mec, je faisais se décupler la migraine de Noémie en lui affirmant que je me devais de quitter le marin mais que je n'y arrivais pas.

C'est vrai et fou à la fois ça, je me sens liée à lui, tant et si mal que je ne songe même pas à un autre, même au fin fond de mes nuits.

Pourtant, mon lit est trop grand, je ne fais plus la cuisine pour moi-même, m'ennuie terriblement le soir sans cet autre que moi, ne construis pas grand chose sinon mes fantasmes hystériques.

Je n'ai jamais autant vu mes amis qu'à présent. Je n'en ai d'ailleurs jamais eu autant.
Normal, je suis seule depuis que je suis avec lui.

Je m'attendais à sa visite surprise pour mon anniversaire. A la place, une livraison de roses, la veille, jour de la fête des mères.
Sauf que sa mer, il la voit plus que moi.
Et pour couronner le tout, sa mère, je l'ai vu et revu!

Je dois donc le quitter pour aimer un parisien et lui offrir la chance d'enfanter un mini lui avec moi.
Je dois aussi travailler mais je mange des chips.
Je dois me rendre dans le sud pour l'enterrement (de vie de jeune-fille) de la copine à quota mais je ne ferai ma valise que quelques minutes avant mon départ pour la gare.
Je dois m'aimer plus que lui mais je n'y arrive pas.
Je dois me laisser pousser les cheveux pour enfin les rattacher et rentabiliser ainsi ma cinquantaine de boucle d'oreilles mais ne cesse de me faire raccourcir le pelage par tous les coiffeurs de la rue des Martyrs.

Putain, merde, fait chier.