dimanche 12 septembre 2010

Miroir, mon moche miroir...

Depuis la rupture-pause d’avec mon BB (blond-banlieusard), je ne cesse de faire le ménage et de voir mes amis. Le reste du temps, je pleure.
1) Mais voilà, est-ce BB que je pleure ou la perte de moi à travers ce que j’interprète comme la perte de son amour?
2 )BB, est-ce un miroir déformant ou un être admirable?
3 )Est-ce que l’amour, c’est vraiment aimer l’autre ou l’image qu’il nous renvoie?
4) Et si les deux ingrédients cohabitent? Dans quelles proportions?
Ai-je de fait, déjà aimé?

Allez, philosophons, Amel Bent l’a fait après tout.

1) Je t’aime, moi pas, t’es trop moche.
Michaël m’a toujours mise sur un pied d’Estal, décrétant que j’étais la «meuf la plus mortelle de tous les temps».
Sauf que moi, je m’aime moyennement, limite pas. Alors ses compliments, au début, m’insultaient et je me disais que si lui me les offrait sans compter, c’est parce qu’il appartenait à la sous-race des toutous moches.
Je l’ai donc fait baver et remuer la queue, Michaël.
Il avait le poil doux et n’aboyait jamais, et ma baballe, il allait toujours la chercher, sans s'essouffler, mais la langue pendante, toujours.

Il est devenu mon meilleur ami, mon fidèle compagnon.
Je ne le baladais pas trop parce que son pedigree, à mes yeux, n’était pas AOC mais dans l’intimité, nom d’un chien, je l’aimais.
Puis, je l’ai emmené chez le toiletteur. Enfin, je pouvais l’exhiber.
Je commençais à l’aimer comme un homme, et non plus comme le chien que j’oubliais qu’il était.

2)Le 78, osons le dire : c’est la province.
Michaël aime la musique des années 80, quand il danse, on dirait un ado rappeur des beaux quartiers, il bégaie et zozotte un peu, a toujours une binouze à la main, quand ce n’est pas son membre vaillant.
Sa famille, ce sont ses «potes», sa vie est une «teuf» et moi, la femme de sa vie.
Il regarde Infosport, est fan du PSG.
Non, je ne l’admire pas.

Il trouve que je suis ce qu’il y a de plus beau sur terre, que je suis dingue au lit, drôle à en mourir. Enfin, il trouvait.
J’aimais donc l’image qu’il me renvoyait. CQFD.

3)Pourtant, Michaël, je l’aime.
Parce qu’avec lui, je suis moi, parce que sans lui, je suis mal. Parce qu’il déteste Arnaud Fleurent Didier et les hypeux qui écoutent des noms de chansons que même pas on sait si ils existent. Parce que j’aime la nouvelle scène française et les hypeux et que lui pas du tout et que je trouve ça drole.
J’aime sa peau, sa bouche, son regard sur moi et ses tremblements quand il pose ses yeux trop longtemps sur un être qu’il voit tellement mieux que ce qu’il n’est vraiment.
J’aime qu’il aime «Titanic» et que je déteste ce film.
J’aime quand il est dans sa voiture parce qu’on dirait qu’il est dans une auto tamponneuse.
J’aime qu’il se joue de la vie mais qu’il joue pas, pas avec moi, car l’amour, ça plaisante pas.
J’aime son souvenir et j’aime qu’il m’aime.
Je ne sais pas si c’est lui que j’aime, mais je l’aime.

4)80% d’amour de moi + 20% d’amour de lui.
Je suis Mel à 20% sans lui. Faut qu’il revienne.

5)Oui, j’ai déjà aimé pour la beauté du geste.

mardi 7 septembre 2010

Moins belle la vie

Il y a plus de trois ans, je sortais avec Michaël-le-blond-banlieusard parce que David, son meilleur ami ne m'aimait que platoniquement.

Ce soir, c'est ce blond-banlieusard que j'aime et que je pleure parce que nous n'arrivons plus à communiquer.

Je suis tombée amoureuse de tout ce que je haïssais chez l’autre (foot, bière, potes, immaturité, machisme, années 80 et j’en passe) et je me hais aujourd’hui d’avoir eu pitié de lui au début et cru à son amour.

Je vais tenter d’être plus concrète : Ce garçon m’a tellement harcelée au début, il a tellement pleuré devant ma porte pour avoir la chance de m’apercevoir le virer de chez moi parce que «t’es trop moche pour moi», il m’a tellement émue, j’avais tellement besoin d’amour qu’au bout de pas longtemps du tout, je l’ai aimé Michaël.

Je campais son trophée et je commençais à m’aimer, j’avais moins besoin du regard des autres, son miroir était si magnifiquement déformant.
Je l’ai relooké, je lui ai appris à lire, à écouter de la musique, à me lécher puis je n’ai plus pu le lâcher.

Il était mon Facebook, mon mac, mon iPhone 4, mon sac poubelle, Michaël.

Je n’étais même plus sensible à cet amas de beaux qui se rêvaient à sa place, je commençais même à le trouver beau et j’aimais sa peau encore plus que mes seins ne sont beaux.
J’en avais fait un amant redoutable, un connard au plumard, un bébé dans l’intimité.

Il était tout mais pour lui, c’était tôt.

L’été arrivant, il a commencé à vouloir plus voir ses «potes pour faire la teuf» et comme je m’aime aussi peu que la grève des retraites fût utile aujourd’hui, j’ai cru qu’il m’aimait moins. Alors, j’ai ajouté de la distance à celle qu’il avait déjà installée, pour me punir de l’aimer.

Pendant un mois, j’ai pleuré chaque jour des heures durant, devant lui souvent. J’ai tenté de le quitter mais il revenait en pleurant à chaque fois, m’affublant de t’es la femme de ma vie.
Nous n’avons pas dormi ensemble depuis un mois, nous nous sommes insultés, tapés.
Hier, il m’a annoncé qu’il voulait fêter son anniversaire avec ses potes et que je n’étais pas invitée. Je lui ai demandé de partir de chez moi.
Il m’a voulu, il m’a eue.
Je le voulais, je le hais.