dimanche 24 février 2008

Cheveux courts, idées trop longues

Il trouve mon sourire magnifique et en me quittant, m'envoie comme un glaviot en pleine façade par trop lissée ces petits mots emprunts d'une maladresse qui eût été touchante dix ans auparavant dans la bouche d'un bellâtre aux cheveux gominés :
"Même si il ne se passe jamais rien entre nous, discuter avec toi en dehors de l'école, c'est toujours un bonheur."

Je souris et regarde partir l'oiseau par politesse, presque triste de ne remarquer encore que sa calvitie naissante sur sa touffe grisonnante.

Je demande ensuite à mes copines l'effet qu'il leur a fait :
"Il fait vieux quand-même".
Je les embrasse aussitôt et éternelle enfant insatisfaite, joueuse et marionnette du monde, m'exclame :
"Je sais maintenant que c'est le marin qu'il me faut"

C'est vrai quoi, je n'ai plus de rêve, à quoi m'agripper et que caresser sinon ses cheveux...?

mercredi 20 février 2008

Je Paris encore



Comme toute parigotte un semblant bobo et cinéphile qui se respecte, c'est en ouvrant le premier oeil crotté ce matin que j'ai songé à aller voir "Paris". Ni d'une, ni de deux, c'est en jogging American Apparel et en veste kakie à moumoute en lapin que j'ai rejoint mon collègue amoureux devant le Pathé Wepler...Habillée comme Binoche dans le film, et wesh...

C'est peut-être parce que je connais cette ville comme ma poche que "Paris" ne m'a pas transportée et aussi parce qu'il serait indécent d'oser critiquer Klapisch que je ne peux pour autant démonter son oeuvre, artistiquement au poil (de lapin).

Envie de féliciter chaque acteur un par un plus que le film en lui-même : là réside le problème.
Je me dis alors que le réalisateur (présent d'ailleurs à la projo : la classe) a voulu que nous, pauvres petits spectateurs éternellement contemplatifs, ressentions devant son film cette même belle, triste, emmélée, légère et si juste froideur que dans la ville que nous aimons parfois plus que nous-même.

Mais rien que pour Luchini et son spleen despogien-baudelairien et Binoche et son strip-tease en pull camionneur, ce film vaut au moins une balade près du Sacré Coeur, au pire, une visite des catacombes.

Mais il vaut assurément mieux que le KFC qui s'en est suivi.

Mon collègue m'a avoué ses sentiments pour moi, le fait que ma froideur fragile le touche et que de moi, il se sente si proche.

Beaucoup d'acuité en effet dans nos échanges, de psychanalyse dans mon écoute de ses problèmes d'intériorisation de ses envies à mon égard (Dieu, merci!), de confiance l'un en l'autre, de richesses exploitables, oui, énormément.

Mais cette envie de ma main dans ses cheveux reste aussi enfouie que le poulet du KFC est gras et que mon marin est là.