vendredi 14 mars 2008

Le scaphandre, c'est moi


Je m'étais refusé d'aller voir "le scaphandre et le papillon" lors de sa sortie en salle car pleurer alimentait certainement par trop mon quotidien.

Je viens juste de me laisser prendre par l'oeil d'Amalric.
Un piège ce film, dont l'obligation est de nous happer.

Je me suis sentie minable en le regardant :
minable de ne pas faire de moi plus qu'une simple vivante,
minable de ne pas chaque jour rejoindre le petit prince dans ses envolées lyriques mais d'au contraire, faire semblant de penser comme une adulte pour en dominer certains dans mes rêves de midinette,
minable à l'idée de penser que mon court passage sur terre ne laissera une place que si l'on me donne un coup de pied au cul tel qu'il pourrait presque me paralyser.

Justement, avant la paralysie, il y a les larmes, sa voix du matin, ses cheveux et mes caprices, ma prétention feinte qui me fait horreur, ma force d'attraction qui finalement me nuit, mon poil dans la main et mon amour pour E., un élève de ma classe si indiscipliné, violent et vivant que le terme "amour" est bel et bien approprié à son encontre.

Je souris en coin quand je songe au trait de crayon marron-verdoyant qui, le matin, me permet d'essuyer quelques compliments de la part de collègues subjugués et vulgaires exactement comme je pourrais essuyer sur mon buste un surplus de sperme avec du sopalin.
Enfin, à mes yeux collés du matin et mes cheveux gras que seul celui que je veux fasciner voit.
Si peu, trop peu.

4 commentaires:

richard a dit…

Très visuelle la pub pour Sopalin !

-M- a dit…

Ah bon, c'est tout ce que tu as retenu de l'article ;-) ?

Anonyme a dit…

ce film, je pourrais jamais l'oublier (enfin surtout jamais oublier mon voisin d'infortune) ;)

-M- a dit…

Grâce à qui nous nous sommes rencontrées!
Bientôt, je te vois.