vendredi 23 janvier 2009

reconfiguration

L'ingénieur s'est abandonné avec émulation à une de ses ex parce que tu comprends, elle avait un cadeau pour lui, il ne pouvait donc pas dire non.

Trop pragmatique et sans doute débutant, l'ingénieur m'a avoué sa faiblesse quand d'autres se seraient vautrés dans leur chair et tendre sans mots/maux dire.

Étrangement, cet aveu m'a mise hors de moi et après avoir taxé notre scientifique de l'amour de pute (le coup du cadeau, tout-de-même!), je l'ai quitté.

Pourtant, j'avais fait de notre relation une simple distraction,avais sommé ce garçon bien trop petit pour moi de ne point s'attacher et de, surtout, garder sa liberté.

Son physique reste sommaire, son comportement des plus classiques, son membre des plus ordinaires et à force de WII, il manie mon trésor comme un joystick, en appuyant trop fort sur la manette.

Il n’est pas artiste, quoi.


Je ne sais donc toujours pas pourquoi, le lendemain, je suis revenue à lui par ce mail :

« Monsieur,

Ingénieur de votre état, vous avez certainement flairé au travers de mes mots/ maux (sur msn) une certaine colère de ma part.
Pour votre gouverne, cette colère est la preuve que je vous appréciais bien, mine de rien. Je n'aurais sinon pas pris la peine de vous contacter après mon "nique ta mère" dont je ne suis pas peu fière.
Vous m'avez déçue. Mais vous ne le savez que trop.
Il est vrai que dés le début, j'ai été claire sur ma non-volonté de quelconque engagement avec vous.
Aussi, n'aurais-je pas du avoir cette réaction aujourd'hui.
Mais je ne suis pas ingénieur.

Bien à vous,

M. »




Sa réponse :


« Mademoiselle M,

J'ose espérer que vous n'êtes pas M la Maudite et que vous ne tomberez
pas toujours sur des cons de me espèce. Dans tous les cas, veuillez
croire en mon plus sincère désespoir. Je ne sais que trop que votre
colère doit être grande et qu'envoyer des fleurs ou vous harceler ne
feraient qu'amplifier votre colère qui si elle n'est pas légitime en
termes de faits, l'est en terme de cœur.
J'ai la plus grande sympathie pour vous et je crois bien que vous avez
quelque peu chaviré mes sentiments ces derniers jours. Non, je ne suis
pas à la hauteur, mais je ne le dois qu'à moi même. Je suis un con, mais
je retiens les erreurs et ne tiens pas à en faire d'aussi grosses avec
vous, jamais. Aussi, je l'espère, quand votre courroux se sera un peu
dissipé, je retenterai de vous approcher en réfrénant mon arrogance et
ma trop haute opinion de moi même. Vous aurez bien sûr loisir de vous
moquer ou de me rejeter avec violence, je ne vous en voudrai pas et
sachez que je ne serai pas un cauchemar pour vous à ce moment : un mot
de vous suffira alors à me faire disparaître pour de bon.
C'est la première fois depuis longtemps que j'éprouve de tels sentiments
pour quelqu'un surtout pour l'avoir vue aussi peu de temps. Et si mon
attitude vous chagrine, mon chagrin de vous perdre est bien réel.
Je vous remercie pour ce mail, vous vous y livrez avec simplicité comme
vous savez le faire. Ne changez pas, vous êtes adorable. Quant à moi, je
suis usé, je vais prendre une semaine de vacances pour me reposer,
réfléchir à ce que je vais faire de ma vie et analyser un peu mon
comportement.
Sachez dans tous les cas que vous avez bien égaillé ma vie et que je
vous en suis très reconnaissant.

Je l'espère sans rancunes et dans tous les cas avec tendresse.

Un imbécile
»



Adolescente que je suis, j’ai besoin de votre avis.



21h08 : l'heure de l'EDIT:
En rentrant chez moi, j'ai découvert devant ma porte un joli bouquet de fleurs, accompagné d'une lettre manuscrite (important le côté manuscrit, hein)

Je l'ai retapée, la voici :


"Ma chère Mélanie,

Voici une lettre écrite à l’arrache, n’ayant qu’une feuille er un peu de temps pour l’écrire enfin. J’espère que de ce jet naîtra une spontanéité dont tu m’as déjà reproché l’absence.
Aujourd’hui, je viens de rendre le fruit d’un travail de près de deux années, deux années à trimer sans relâche ni prendre le temps de respirer. Déjà, je sens le stress retomber et la fatigue s’abattre sur moi. Les deux derniers mois furent parmi les plus éprouvants de ma vie et alors que tout se termine vient l’heure des questions, des choix de vie. Prendre à nouveau le temps de vivre dans la vraie vie va être douloureux, cela faisait bien longtemps que je ne m’en pose plus, il est sans doute venu le moment d’être un peu objectif et de s’interroger sur les questions qui brûlent.
Ma rencontre avec toi est symptomatique, une boulimie de travail et de consommation. N’être qu’une machine n’est pas amusant, je veux vivre, vivre avec le vrai plaisir, le plaisir d’être et non d’avoir. Je ne vis que trop pour les autres, j’ai envie de vivre pour moi, d’assumer mes choix et les imposer, surtout dans ma vie personnelle.
Oublier le superflu, croire dans les choses qui remuent et font vibrer, prendre le temps d’aimer les choses simples.
A défaut d’être une amie, confidente, amante ou copine, tu m’as un peu ouvert les yeux. Il n’y a que les choses vraiment importantes qui comptent, pour le reste, on s’en fout.
Je ne pensais pas revenir si vite vers toi, mais qu’importe, tu me plais réellement et quand tu étais là le week-end dernier, j’étais joyeux et heureux, malgré le bordel ambiant, malgré tout le reste.
Tu es une fille admirable et bien consciente de l’être et tu as bien raison. J’aime ta vivacité, ton sens de la répartie, ton goût du jusqu’au boutisme, ta simplicité…et ta complexité.
Ce que je sais de toi, pas grand-chose en somme, mais chaque rencontre me procure plus de plaisir que la précédente. Quand je dis plaisir, je ne parle pas charnel, mais de paix de l’âme et d’une complicité qui me touche et m’étonne à la fois.
Je ne t’ai vue que deux fois réellement, mais ce furent les meilleurs instants de ma vie récente depuis longtemps.
Ces fleurs ne sont pas une excuse, encore moins une façon de t’acheter, juste un gage, un remerciement pour ces quelques instants.
Je comprends ta colère et j’ajouterai même que je la partage, je m’en veux réellement de tout gâcher dans un monde où pour une fois quelqu’un m’intrigue réellement et me fait autant vibrer.
Avant de te revoir, c’était l’instinct, c’est désormais certitude, tu es en ce moment la seule personne que je désire et celle à laquelle j’ai envie de donner le plus.
Tu ne me dois rien et je n’attends plus rien. J’espère juste que ta première intuition sur mon compte sera nuancée.
Voilà, tu trouveras cela « too much », c’est sans doute vrai mais peu importe, j’ai envie de le faire et c’est important, alors c’est parti pour une lettre sans queue ni tête dans un café à Cadet.
Prends cela avec un sourire, encore un prétendant de plus, mais crois le ou non, un prétendant sincère.
Quant à moi, je vais dormir et prendre une semaine à rien faire, juste réfléchir un peu sur moi et pas sur une problématique de boulot à la con.
Je ne pourrai m’empêcher de regretter, mais aussi d’espérer.
Passe un bon week-end et profite bien de la vie. Si tu as envie de me revoir, fais-moi signe, ce sera avec une joie et un plaisir non dissimulés.

Je t’embrasse et ne t’en fais pas, je ne te harcèlerai pas.

P.
"


Deux heures après, j'envoyais par sms ce simple "Merci".
Mais j'ai toujours besoin de vos avis...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

me fait par bcp de détails penser à ma dernière pseudo relation; moi aussi je répétais, convaincue, que tout ceci n'était qu'un jeu, que nous n'avions rien de bien commun et que c'était un jeu, et puis le reste un peu comme toi

moi ce que j'en dis c'est qu'ils font toujours les conneries quand ils se disent soudain envahies par de forts sentiments, alors ces idiots sont paumés et nous les braves connes qui demandent l'avis des autres

pas de conclusion parce que finalement je repartirai bien pour un tour de manège mais je me le refuse

et s'ils sont si lost que ça depuis notre rencontre, qu'ils le prouvent

arf, enjoy, la vie est courte (...)


c'est chouette les sentiments inattendus quand même

-M- a dit…

Jen,Peut-être que dans ta dernière relation, tu ne te demandais pas si ton "amoureux" n'était pas un peu trop moche pour toi. Et c'est aussi con que vrai mais putain de sa mère, ça me fait douter d'un potentiel "nous"...

richard a dit…

Quelle est ta question en fait ?
Porte-t-elle sur tes sentiments pour lui ou sur l'inverse ?

-M- a dit…

Richard : Je pense que ses sentiments naissants sont sincères. Je me demande si moi je ne veux pas me vautrer dans cette relation faute de mieux ou juste parce que j'adore l'image que ce type me renvoie.
Ou pour plus que ça...

CAPTAIN a dit…

si t'as lu la lettre manuscrite en entier, déjà félicitations. Sinon les mecs c'est un peu comme les meufs. le traditionnel "tous les mêmes" s'applique aisément. blablabla. good luck. bises

richard a dit…

Mon avis, certes très démodé, est que le garçon n'est pas très sérieux. Franchement aller voir ailleurs alors que vous êtes dans un des phases les plus enthousiasmantes, ce n'est pas bon signe. Ceci dit, si tu ne cherches rien de sérieux...

-M- a dit…

Captain : J'aime lire, ça doit être ça. Merci, mec.

Richard : Faut pas aller chercher bien loin, il ne me plaît pas, ça doit être ça.