mardi 7 septembre 2010

Moins belle la vie

Il y a plus de trois ans, je sortais avec Michaël-le-blond-banlieusard parce que David, son meilleur ami ne m'aimait que platoniquement.

Ce soir, c'est ce blond-banlieusard que j'aime et que je pleure parce que nous n'arrivons plus à communiquer.

Je suis tombée amoureuse de tout ce que je haïssais chez l’autre (foot, bière, potes, immaturité, machisme, années 80 et j’en passe) et je me hais aujourd’hui d’avoir eu pitié de lui au début et cru à son amour.

Je vais tenter d’être plus concrète : Ce garçon m’a tellement harcelée au début, il a tellement pleuré devant ma porte pour avoir la chance de m’apercevoir le virer de chez moi parce que «t’es trop moche pour moi», il m’a tellement émue, j’avais tellement besoin d’amour qu’au bout de pas longtemps du tout, je l’ai aimé Michaël.

Je campais son trophée et je commençais à m’aimer, j’avais moins besoin du regard des autres, son miroir était si magnifiquement déformant.
Je l’ai relooké, je lui ai appris à lire, à écouter de la musique, à me lécher puis je n’ai plus pu le lâcher.

Il était mon Facebook, mon mac, mon iPhone 4, mon sac poubelle, Michaël.

Je n’étais même plus sensible à cet amas de beaux qui se rêvaient à sa place, je commençais même à le trouver beau et j’aimais sa peau encore plus que mes seins ne sont beaux.
J’en avais fait un amant redoutable, un connard au plumard, un bébé dans l’intimité.

Il était tout mais pour lui, c’était tôt.

L’été arrivant, il a commencé à vouloir plus voir ses «potes pour faire la teuf» et comme je m’aime aussi peu que la grève des retraites fût utile aujourd’hui, j’ai cru qu’il m’aimait moins. Alors, j’ai ajouté de la distance à celle qu’il avait déjà installée, pour me punir de l’aimer.

Pendant un mois, j’ai pleuré chaque jour des heures durant, devant lui souvent. J’ai tenté de le quitter mais il revenait en pleurant à chaque fois, m’affublant de t’es la femme de ma vie.
Nous n’avons pas dormi ensemble depuis un mois, nous nous sommes insultés, tapés.
Hier, il m’a annoncé qu’il voulait fêter son anniversaire avec ses potes et que je n’étais pas invitée. Je lui ai demandé de partir de chez moi.
Il m’a voulu, il m’a eue.
Je le voulais, je le hais.

10 commentaires:

richard a dit…

Et bien ça me laisse sans voix (heureux de te lire néanmoins)

-M- a dit…

Pourquoi? Développe...

Jen a dit…

mets ta trouille et ta fierté de côté et vas lui dire ce que tu viens écrire à des inconnus ! c'est un ordre ! ;)
la bise poupoule

richard a dit…

la remarque de Jen quoiqu'un peu fleur bleue est plus que pertinente. Tu finis en écrivant que tu le hais mais le reste de ton message dit tout le contraire. Tu as l'air d'avoir été marqué par le retour de son envie de voir ses "potes". As-tu cherché à comprendre le retour de cette envie ? Une lassitude de toi (dans ce cas tu as bien fait de le virer) ou simplement le retour à ce qu'il considère être sa vie "normale" : il a une copine formidable, ce qui ne l'empêche pas de voir ses copains, ce qui n'est en rien condamnable. Je me souviens de ton histoire avec le marin et j'ai l'impression qu'avec toi les histoires finissent mal plus par trop d'amour que par moins d'amour. Bon, garde le moral (et évite de penser à la réforme de retraite) car, moi, je le sais, tu le vaux bien !

-M- a dit…

Jen : le problème, c'est que je lui en veux.
Richard : J'ai quitté le marin parce qu'il ne faisait plus d'effort pour me voir et qu'il avait préféré la mer au salé de notre relation. Je ne vois pas le lien avec un éventuel "trop plein d'amour". Mais la mer, c'était légitime, c'était sa passion, je le savais dés le début et c'est moi qui avait voulu m'y noyer un temps. Trop court peut-être mais un temps quand même.
Concernant Michaël, c'est une autre affaire : du jour au lendemain, je ne lui ai plus suffi (alors qu'on se voyait déjà peu, lui habitant dans le 78 et moi à Paris) et même les rares fois où on avait l'occasion de se voir, il avait un match de foot ou de rugby par ci, des binouzes à s'enquiller dans un pub de banlieue par là. Et ses amis, pour la plupart ne m'aiment pas ni ne me respectent. Et pour son anniversaire, il a invité ceux qui m'aimaient le moins, exprès pour que je ne veuille pas venir. Je n'ai pas supporté le décalage entre son supposé "amour" et le fait que le jour où il est censé fêter un évènement avec ceux qu'il aime, je ne sois pas invitée. Le quitter était plus qu'une question d'amour-propre mais une question de survie, non?

richard a dit…

évidemment si tu ne me dis pas tout...
Peut-être que l'amour est un peu passé !
(on peut dialoguer par MSN si tu veux)

-M- a dit…

En quoi l'amour est-il passé?

richard a dit…

tu l'as senti moins amoureux ?

-M- a dit…

Non, je l'ai senti aussi amoureux mais tout autant qu'apeuré par moi. C'est pourquoi il a cloisonné sa vie, sans même en prendre conscience, c'est ce qui m'a foutu en rogne...Je ne me sers pas d'msn. C'est quoi ton mail?

richard a dit…

chamablanc@hotmail.fr