dimanche 26 novembre 2006

Mort d'une belle plante


3 septembre

Je me souviens vous avoir promis de vous réécrire vraiment en cas de baisse de régime.
Pas de moment plus propice que celui-ci.
Asseyez-vous bien dans votre fauteuil et laissez vous arroser par ma pitoyable semence littéraire...
Je vous avais parlé de "lui"; il était mon bonheur et ma tong taille 42.
Je me demandais alors si une tong taille 42 pourrait un jour enculer une paire de Nike 45.
Je me l'étais demandé surement parce je craignais que ce fût un jour possible.
Mais je n'avais pas envie que ce le fût un jour. C''est ce que je craignais par dessus tout.
Pas envie de tout donner, mon être et mon âme, mon amour.
Pour qu'il ne me reste plus rien à grailler? Non merci!
Ce n'est pas pour rien que ce "bonheur taille 42" a eu l'honneur d'être comparé à Michou, pas pour rien que ce fut lui LE tremplin.
Un jour, je lui avais dit : "Tu es mon tremplin vers le bas".
Pourquoi? Pour lui faire comprendre (maladroitement, je le confesse) qu'avant lui, les garçons me renvoyaient un miroir déformant car juste glorifiant, dans le simple but de me faire plaisir, euh non, quelle naïve, de me pécho, tiens!
J'aurais du alors mieux m'exprimer en le remerciant tout simplement d'être mon VRAI MIROIR, celui qui pourrait remplacer les 2 que je balade sans cesse dans mes sacs à main pour ne citer ici que des objets...
Ce "bonheur, taille 42" a tenté de me faire redescendre sur Terre.
Encore aujourd'hui, je lui ai dit : "B. trouve que je suis une magnifique plante".
Et lui de me répondre :
"Il ne t'a pas vu négligée comme tu as pu l'être avec moi...etc!
Moi, je te connais vraiment, je te kiffe vraiment".
Mi me trouvait belle et sexy en jogging, Giovanni m'aimait en lunettes.
Et le "bonheur taille 42" me disait hier encore qu'il se sentait plus proche de moi quand j'étais malade, en peignoir-lunettes de soleil. Qu'aprêtée, je n'étais pas la vraie -M-.
Il avait raison, j'ai horreur d'agir pour séduire, il l'a vu, c'est beau.
Ce "bonheur taille 42" la valait au moins un Gio et un Mi.
Je le savais, ça m'a fait peur.
Et aussi, ça m'a égratignée narcissiquement de ne pas représenter qu'un bel objet pour lui, et pire, de craindre ne pas être belle à ses yeux...
Alors, je suis allée chercher cette "reconnaissance", ce miroir poli, sans tain même, dans les bras d'un être qui fondamentalement n'a que foutre de moi et dont je ne cherche à voir que l'image qu'il me renvoie. Quelqu'un qui me rassure dans ma vacuité, quelqu'un qui pourrait me dire sérieusement que je suis une "femme fatale" alors qu'avec mon "bonheur taille 42" ce terme aurait provoqué des barres de rire.
La dernière fois que j'ai vu cette personne d'ailleurs (le miroir deformant), je pensais à mon "bonheur taille 42"(alors perdu car agression narcissique de sa part, puis mutuelle).
Il était intelligent mon bonheur. C'était un bonhomme, un vrai.
Je me répète mais Mi l'aurait adopté, aimé même.
Mais ce qu'il cherchait en moi, à savoir vérité et simplicité, suis-je seulement prête à le donner à quelqu'un, si avec lui, j'ai échoué?
Peut-être s'est-il emballé trop vite ou plutôt peut-être a t-il trop vite ôté le paquet-cadeau.
Peut-être, je ne désire qu'être ce paquet cadeau.
Peut-être qu'il faut que je me débarasse de ce paquet-cadeau, tout simplement.
Il y a deux jours, je m'attachais "dangereusement" à "un bonheur taille 42" j'aurais sans doute pu l'aimer un jour.
J'aurais alors aimé LE bonheur qui aurait remplacé ce paquet-cadeau qui pue le parfum, qui sent la cocotte, sur lequel je chie, que je vous donne, tenez, prenez!
Je redeviens Mano Solo : "Les gens m'aiment parce que je suis triste, alors pourquoi ils voudraient que je change...?"
Mais non, vous enflammez pas, je ne suis pas triste, que diable!
Au contraire, me voici soulagée de cette rupture.
Pour lui.
C'est la première fois que je plains quelqu'un de m'avoir "kiffé de trop".
Notre fin est précieuse, belle, toute à l' honneur de mon "bonheur taille 42" qui aura frappé à ma porte un mois durant : il a balancé une plante mise en terre, la dépotant totalement puis a versé de l'eau dessus à défaut de pisser comme il a dit l'avoir fait sur mon être, toute notre relation, la Croatie, en se croyant trahi, moi qui n'ai voulu que le sauver, nous sauver...
Il sait que je n'aime gaspiller ma Contrex.
Il sait aussi surement qu'il a tué une belle plante.

Qu'il sache seulement qu'il va me manquer.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel prose! Moi aussi, je te kiffe de trop, ça n'a rien d'exceptionnel voyons!

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Unknown a dit…

" peut-être a t-il trop vite ôté le paquet-cadeau.
Peut-être, je ne désire qu'être ce paquet cadeau.
Peut-être qu'il faut que je me débarasse de ce paquet-cadeau, tout simplement."

Ca c'est mortel. Ca tue.

Pourquoi ne pas accepter que sans ce paquet cadeau tu es quand même un cadeau... faire la cocotte et la "nature" ne sont pas indissociables. Pourquoi ne pas accepter que les hommes sont attirés par les papiers cadeaux brllant pour mieux les jeter, ou pour mieux s'y asservir pathétiquement...

Vous me faites halluciner les femmes bloggeuses... vous vous connaissez parfaitement, vous avez une lucidité aussi aiguisé que votre amnésie... Vous êtes tout aussi effrayantes et perdus que nous les hommes ,c'est flippant de comparer vos égarements aux notres...

On a les yeux grands ouverts sur nous même et notre saloperie interne , mais les mains solidement attachées par notre nature.