jeudi 21 décembre 2006

En avoir ou pas (un blog)



Il paraît que bloguer relève d'un engagement, un peu conjugal finalement, l'idéal est de se "rencontrer" 3/4 fois par semaine, ça fait beaucoup je trouve!
J'ai été rappelée à l'ordre par quelqu'un qui ne me connaît qu'au travers de mes mots, rien d'étonnant...Me voila, donc.

En effet, un/e "intime me déconseillerait plutôt de bloguer, et pour cause : afficher aux yeux du monde (ouais, ouais j'me la pète genre TV réalité) un journal devenu non-intime revient autant à se répandre qu'à répondre aux interrogations d'autrui sur l'image qu'il veut se faire du blogueur. Inventer sa vie aussi, l'emphaser, ce qui peut être délétère.

En outre, réduire une personne à ce qu'elle écrit s'avère aussi logique que réducteur. Je me souviens d'une remarque récente de quelqu'un justement qui me connaît peu voire pas, cette personne se plaignait de me trouver opposée dans la "vrai" vie et sur mon blog et moi bêtement de lui répondre que la vraie personne était celle de la "vraie" vie. Je suis rentrée dans son jeu, dans son dualisme, dans son en avoir ou pas alors que je peux être moi ici et au-dela, différente selon les contextes mais toujours emprunte d'un fond très très très très marqué. Un fond qui nécessiterait d'être ratissé large mais est-il pelle assez profonde pour cela?

Une pelle profonde, tiens, j'en aurais bien envie. Telle est ce qu'il faut retenir ce soir, oublions le reste, de l'emphase mademoiselle, de l'emphase...

8 commentaires:

Joli Kiwi a dit…

Le paradoxe du blogueur. Ou quand l'écrit et l'intime se transforment en quelqu'un que l'on est moins. Quand l'objet blog prend le pas sur la personne, en somme...

Anonyme a dit…

L'enfer c'est les autres comme disait... l'autre.
Ou, un poil moins ancien : "quand nous sommes deux, nous sommes six, toi, moi, celle que je crois être, celle que tu crois que je suis, celui que tu crois être et celui que je crois que tu es... sans compter tous ceux que l'on aurait voulu être..."
Dis... pas peur qu'un parent d'élève tombe sur ton blog et s’étonne publiquement de te découvrir en utilisatrice de substances interlopes ? Ou qu’un lecteur assidu suivant tes conseils de drague t’appelle directement un jour ?
PS : tout cela pour dire que je t’ai lu avec un plaisir certain et que j’apprécie tes références, de Vian à Delerm… joli goût mademoiselle (enfin pour autant que ce que je dis importe, on n'a pas été présenté....)

-M- a dit…

Sened : Mon dos et moi te remerciont pour tes comm récurents qui à eux seuls, m'encouragent à la régularité bloguienne ;-)

Hapax : -Aucune chance qu'un parent d'élève n'ait Internet la ou je travaille :-)))
-Pas peur qu'un lecteur assidu me drague, au contraire allons-donc!
-Merci d'aimer mes goûts, à mon tour d'apprécier les tiens,forcément...
-Présente-toi

Anonyme a dit…

- Disons alors un collègue jaloux, un amant délaissé, un prétendant éconduit se vengeant ignominieusement auprès de l’éducation nationale ? Bon, d’accord, je donne dans la parano, là…
- Qu’est ce qui selon toi freinerait un lecteur assidu ? Il est vrai que tu fêles (sans briser ?) le mythe féminin, que s’attaquer à une fille qui donne dans Houellebecq, Réage, Roth et Catherine Millet ça peut donner à réfléchir (selon toi combien de mecs les ont lus cependant ?), surtout avec le caractère direct que tu revendiques… cela étant, une fille qui se plaint des compliments à répétition qu’elle a reçus tout en les dénigrant, ça ne peut – à tout le moins d’un point de vue purement esthétique – que donner envie de finir par la voir pour juger par soi même (rien de pire à l’opposé qu’une fille qui est jolie et qui le sait)… enfin… il ne s’agit que d’une première impression, je suis un lecteur non (encore ?) assidu, mon analyse a ses limites, la tienne serait plus intéressante.
- En littérature, pour ce que l’on a en commun, ai beaucoup aimé Zweig (dont sa biographie de Fouché), Cent ans de solitude, Philipp Roth (dans une certaine mesure Jean Paul Dubois également dont je trouve qu’Une vie française lui a pas mal emprunté mais que pour le reste il racontait dans ses premiers ouvrages toujours la même histoire quoiqu’à des moments différents), l’inévitable Dorian Gray, Extension… qui est le seul ouvrage de Houellebecq que j’ai réussi à lire sans m’ennuyer et que j’ai offert pour faire réfléchir une ou deux copines sur les aléas de la vie amoureuse ou assimilée – accompagné de L’amour dure trois ans (même si ce n’est pas le Beigbeder que je préfère) pour équilibrer vers un peu plus d’optimisme ou de l’antithétique La porte étroite de Gide (= chacun son approche sur le sujet) – et Belle du Seigneur (à offrir aussi, pour se la jouer un poil plus romantique qu’avec du Houellebecq, suis pas fou non plus) ; par contre je confesse n’avoir jamais lu le jeune Werther (je n’ai pas envie d’être dépressif), Cioran, Nicolas Rey ou Bruckner et être sans avis ni ressentir d’intérêt pour Millet et Pauline Réage… Que restent, enfin, pour me différencier, dans les livres auxquels j’ai trouvé une saveur particulière « on the road » de Kerouac, « A portrait of the artist as a young man » de Joyce (seul Joyce que j’ai lu mais je ne désespère pas d’attaquer Ulysse, un jour – en français toutefois – j’ai de l’ambition !), « autoportrait au radiateur » de Bobin, l’écriture célinienne (que Houellebecq n’égale jamais et malgré le fond de ses écrits), l’efficacité populaire de John Irving notamment dans « une prière pour Owen » ou « l’œuvre de Dieu, la part du Diable » (the cidre house rules, pour traduire), les romans noirs de Fajardie ou de Jonquet, les polars déjantés de Christopher Moore, les écrits de Jean Amila/Meckert (« les coups » est incroyable)… voici ce qui me vient en premier à l’esprit.
- Moi je ? En bref, j’ai échoué récemment dans la blogosphère, découverte par le blog de Géraldine et par hasard, ce qui a finalement eu pour effet de me faire découvrir le tien… ne pensant pourtant ne faire que passer et sur le sien (auquel je ne cesse de revenir) et sur le tien depuis peu ; d’où ce pseudo idiot. Je vais bientôt atterrir dans ton arrondissement, me boboïse ainsi de plus en plus et malgré moi, ai du mal à comprendre qu’on puisse être prêt à voter Ségo lorsque l’on est conscient de ses limites (mais préfère une ségolèniste résignée à une sarkosyste convaincue), pense qu’une fille n’est pas sexy que seules le sont sa tenue ou son attitude ; mon quotidien est à mille lieus de tes coco-collègues - je travaille en libéral- avec lesquels j’aurais autrement du mal à conserver une discussion constructive… mais que je suis pour autant loin, bien loin d’être manichéen… quoi d’autre ? satisfaite ? ;-))

-M- a dit…

Enchantée, Hapax ;-)

Anonyme a dit…

Le plaisir est mien !
(euh, ouaips, m'étais un peu laché, là...)

Anonyme a dit…

Grande question!!!
Les mots peuvent décrirent de grands maux...
Un grand penseur (panse heur), décédé depuis, disait que même lorsqu'on ment on dit toujours la vérité...
Ce qui est Vérité n'est donc pas ce qui est dit mais la façon dont s'est dit... Il est donc toujours question d'un journal intime si on va au delà des apparences...

-M- a dit…

In-time: bravo pour votre finesse d'esprit et votre lacanisme poussé.
Mes meilleurs voeux, sincèrement!