mercredi 30 mai 2007

As-tu déjà aimé?

Dans 3 ans, je te croiserai, échouée dans ta banlieue.
Tu me complimenteras sur ma coiffure, enfin réussie, ajoutant : "Il t'en aura fallu du temps avant de comprendre que tu ne savais manier ta brosse lissante aussi précisément que ton gode!"
Je te répondrai alors qu'aucun compliment ne se doit d'être gratuit.
Ce feu vert te permettre d'embrayer sur la fin de ton couple, ta prise de conscience post-trentenaire de la possibilité d'une Ile...
C'est quand j'acquiescerai chacun de tes mots par une gouttelette de plus dans mes yeux trop clairs que tu me demanderas d'être ton île à toi.
Comme toi aussi, tu auras vu, 3 ans auparavant "Les chansons d'amour" (à cause de mon blog) et qu'à cause de moi, tu auras adoré ce film, tu t'en approprieras ses répliques, ses chansons, quand tu me confieras vouloir à présent m'aimer pour la beauté du geste, étant prêt à t'y casser les dents. (ça me donne envie d'écouter cette chanson sur le champ, tiens).
Tu m'offriras enfin alors sur un plateau la possibilité de ne plus taire ce qui me brûle depuis quelque :
"Oui, je t'ai aimé toi pour la beauté du geste. Mais ta pomme était dure, je m'y suis cassée les dents car à vouloir t'aimer pour la beauté du geste, le ver dans ta pomme m'a glissé encore dans les dents, il m'a rongé le coeur, le cerveau et le reste, et à présent nous vide lentement."

Alors, poète devant l'éternel, tu me demanderas cette ultime faveur : te vider en moi.
Tu me feras sourire, comme à ton habitude mais c'est moi qui te caresserai la joue avant de t'annoncer fièrement que je suis marié à Mi et que notre fille Lou me ressemble traits pour traits. Je te proposerai de la présenter à ta fille. Tu m'avoueras n'en avoir plus la garde et comme lors d'un échange de bons procédés, je te dirai que je n'aime pas Mi.

Nous croyant de fait libres, nous irons dans un bar PMU, pour pichtaver nos mères.
Au bout de 8 demis, tu m'embrasseras et m'irriteras avec ta barbe. Le jury te donnera une mention spéciale pour ce baiser, le tapis rouge mon gars.

Mais quand nous serons debout l'un en face de l'autre et que tu en tenteras un 2ème pour la route, c'est un : "Je ne peux pas, tu es plus petit que moi" qui t'achèvera.


(Merci à Alexis Beaupain pour les paroles des musiques originales des "Chansons d'Amour" et l'inspiration dont elles sont la source.)

7 commentaires:

richard a dit…

8 demis, je crains que le geste qui va avec la beauté devienne hésitant.

Anonyme a dit…

Ce titre de blog te ressemble plus.
Bon courage pour la dernière ligne droite!!
A.

Anonyme a dit…

Et maintenant, une page de pub!

Anonyme a dit…

"pour pichtaver nos mères."
Je vais me coucher en ayant enrichi mon vocabulaire.
merci ;=)

Anonyme a dit…

ouais c'est ça ouais

-M- a dit…

Merde, je ne savais pas que tu me lisais!

Anonyme a dit…

Tirée d'un autre film "La jeunesse chinoise" cette phrase de Li Ti(un des personnages féminins):
L'amour est une douleur, quand on aime plus, on est guérie.