lundi 19 mai 2008

Flou de moi

Ce qui m'a toujours fait avancer à reculons n'est autre que ce foutu regard extérieur m'entraînant à anticiper, analyser et intellectualiser mes faits et gestes, mes relations et ma vie plutôt que de me laisser entraîner par son tourbillon.

Jusqu'à lui.

En effet, la Mel d'avant consciente d'un amour au goût d'inachevé aurait recraché depuis longtemps ce poison, certes doux mais tellement ponctuel.
Elle n'aurait pas accepté l'idée nouvelle d'avoir tout le temps, elle à se déplacer vers sa rive sans même plus oser demander qu'il ne la rejoigne.
La Mel d'avant aurait osé demander des preuves de l'amour de l'autre, et ne s'en serait d'ailleurs pas contentée. Elle aurait toujours voulu plus : Le goût du meilleur de l'impossible et non l'acceptation soumise des rares miettes qu'un être peut-être plus beau et plus enfant qu'un autre lui lance de l'autre côté du pentagone.

Je ne suis pas heureuse.

Mon week-end était formidable, nos corps ensablés au soleil, puis irrités de ce trop plein de chair, ses Je t'aime au compte goutte et sa volonté de ne plus se heurter à ma capitale mais me voir chez lui, larguer mes amarres.

Même endormi devant Ruquier, je ne parvenais pas à me rendre compte d'une faille certaine de sa passion pour mon simple moi-je.
Pourtant, souvenez-vous l'été dernier de l'homme "Koh lanta"... Pour dix fois moins, je l'ai renié.

Le marin projetait, les premiers mois, de vendre son bateau pour me laisser un peu de son temps. Celui-ci est désormais réparé et il navigue plus que jamais.

Je pense qu'il m'aime, je ne remets pas en cause ce besoin infantile qu'il a de me le dire de temps à autre.
Mais le fait est qu'il ne pense pas que je l'aime, non, il en est convaincu.
Et il va me faire naviguer.

Sauf si enfin, j'emmerde enfin son mât.

3 commentaires:

Mr.Z a dit…

... la détresse amoureuse mêlée à cette course sans fin rend tes mots divins. il devrait les lire..

richard a dit…

Comme le dit mr Z. mieux que moi, tes mots mettent dans le mille

-M- a dit…

Mz. Z : Il en serait, hélas, vexé.
Mais merci.

Richard : Merci, trop d'honneur.