mercredi 11 juin 2008

La chute

Ses roses flétries et durcies d'il y a 2 semaines, je les ai jetées ce matin.

Il ne me reste plus de cadeau palpable de sa part puisque le parfum n'est qu'essence.

Il a de moi une lampe feux rouges, dont chaque L-E-D change de couleur chaque seconde. De fait, il m'a dans sa chambre.
Peut-être cette raison justifie-t-elle le fait qu'il n'éprouve pas le besoin de toujours m'avoir à ses côtés. Ou peut-être veut-il de moi à plein temps mais attend que je fasse l'éternel pas.

Il a daigné répondre à mon texto hier seulement, après 3 jours de mutisme enfantin.

A mon "Guten Appetit", il a répondu : "Merci, à toi aussi", et m'a envoyé une photo de lui, casque de mobylette sur la tête, le soir, en quittant son boulot.
Mais ce matin, rien.

Pourtant, depuis le début, il m'envoyait chaque matin un texto pour me souhaiter une bonne journée et chaque midi un texto de bon appétit.
Mon petit doigt me dit qu'il y a eu fêlure sinon dans son attachement, du moins dans son enthousiasme.

En jetant les fleurs, j'avais conscience de franchir un cap dans ma quête de liberté.
Mais, pour parvenir un jour à camper le personnage de Sagan (il me faut voir ce film!), il me faudra encore moult années.

Vendredi soir, alors que je prenais le train au sortir de mon école, je rencontrai dans celui-ci mon premier amour, le garçon qui m'avait fait rêver quelques mois, à 17 ans.
Il avait alors 24 ans et venait me chercher au lycée à mon lycée du 16ème le midi en bagnole, nous nous y enfermions pour fumer un joint, puis j'arrivais en cours, la tête dans les nuages.
C'était bien car fou avec lui.

Donc, je le revois vendredi dans le train, et, machinalement, je prononce son prénom et son nom, comme pour faire l'appel et me rendre à l'évidence de sa merveilleuse présence.
Il prononce à son tour mon prénom et de sa main de pianiste, effleure mon épaule. Machinalement, je tente de descendre à sa station, histoire de faire semblant de croire l'espace d'un instant, en lui parlant, que c'était mieux avant.
Mais l'émotion et ma maladresse légendaire aidant, je loupe le marche pied et ma jambe tombe dans l'espace bien trop immense entre le train et le quai.
Je manque de perdre l'équilibre et de perdre l'autre jambe quand un mec me remonte. Sauf qu'en me remontant, ma jambe est râpée par le rebord du train. Résultat : le jean foutu, la jambe en sang et à présent des hématomes insensés qui, lorsque je les regarde, me font largement caresser l'idée d'un rôle dans "les dents de la merde"

Encore une blessure augurée par un mâle.

Quand je suis assise dans la cour de récréation à côté du collègue qui m'aime follement, je rêve qu'à sa place, se présente n'importe qui susceptible de me plaire.
Il pourrait alors me demander en mariage.
Avec ce collègue, beaucoup de rires, de points communs, une culture commune.
Un quotidien partagé.
C'est injuste pour le marin.
C'est injuste surtout qu'il ne me plaise pas de folie le collègue.

Hier soir, Simon devait venir chez moi, ça faisait longtemps qu'il insistait pour me revoir et longtemps que la fatigue m'aidait à refuser sa compagnie par trop masculine.
Simon est le plus beau garçon qu'il m'ait été donné d'embrasser et même qu'il m'a aimée.
Bref, à la dernière minute, pensant à mon captain, j'ai annulé notre soirée comme une débutante, via texto, mal à l'aise à la simple pensée d'envisager Simon comme l'être sublime et intéressant qu'il est. Je sais pourtant que je n'aurais pas embrassé mais rien que me trouver seule avec lui m'aurait rendu coupable.
C'est nul.

Je veux que ça change.

2 commentaires:

richard a dit…

Soyons désinvoltes et n'ayons peur de rien. Sois douce avec ton collègue amoureux.

Mr.Z a dit…

captain igloo et la sirène
ça sonne bien