samedi 6 janvier 2007

Le bien est l'ennemi du mieux, comme dirait l'autre

Je ne suis pas lacanienne : pour moi les mots sont des mots, et non nécessairement des maux.
De plus on peut être manipulatrice tout en étant malhabile de ses mains, à mon humble avis.

En revanche, la ou j'ai envie de m'attacher aux mots-maux, la ou je pense qu'on ne peut même faire autrement, c'est au sujet de l'expression : "tomber amoureux".

Ainsi, Bénabar (on est loin de Lacan, vous m'excuserez du peu) affirmait dans une de ses très jolies chansonnettes : "Je suis de celles", qu'il existait 2 genres de filles : celles qui, lorsqu'elles tombaient amoureuses se sentaient alors pures, élevées et les autres, qui tombaient amoureuses comme on tombe d'une chaise.
Oyez, oyez braves gens, Bénabar est lacanien!

Je ne crois pas que l'on puisse ainsi catégoriser cette vue de l'esprit-tomber en amour, j'entends car je ne suis pas dupe, je sais que cette notion ne vaut que par sa forme, allons donc!-, c'est une question d'âge ou plutôt de maturité : il faut accepter de tomber d'une chaise et de s'élever autrement qu'au travers de l'amour de l'autre.

Tomber à 2 et s'élever seule.

Nicolas, lorsqu'il me draguait insistait sur cette citation :
"On gagne seul, mais c'est dans l'autre qu'on se perd." C'était son premier SMS auquel il avait simplement ajouté cette injonction : "Viens".
Cela m'avait ni plus ni moins, donné envie de tomber.

Et oui, j'ai toujours adoré tomber, me perdre... certainement pour m'élever et à fortiori me relever après.

Prêcher le mal pour obtenir le bien, n'y croyant fondamentalement pas...au bien...

Michaël, lui, n'est jamais tombé amoureux.
Après une journée passée avec moi, alors qu'il me sentait distante, vraiment distante et qu'il craignait par dessus-tout que je ne fusse en froid avec lui, me lança ces quelques mots :
"Je ne suis pas quelqu'un qui tombe amoureux mais certaines filles me plaisent et d'autres pas, et toi, tu me plais vraiment".

Quand d'autres auraient été ravies de ces miettes de caviar, le Narcisse en moi frémît.

A la fin de la journée passée avec lui, cela me brûlait de lui faire part de cette fêlure narcissique, de relever dans ce qui pour lui émanait d'un effort surhumain car un compliment oui, c'en était- ce qui m'avait fait du mal, de lui demander pourquoi il ne tombait pas amoureux et surtout comment c'était possible d'envisager de ne pas tomber amoureux de moi, et enfin si cela était seulement humain de vivre sans aimer l'autre.

J'ai bien fait de ne lui faire part de ces tourmentes adulescentes car c'est lui qui a raison dans tous les cas, aussi adulescent soit-il.

C'est vrai ça, même s'il tombe amoureux de moi (ce qui me paraît envisageable ), dés qu'il me le dira, il tombera vraiment cette fois la (merci Lacan)car je me sentirai envahie, ainsi il s'abimera et devra se reconstruire et le mot construire reste le mot que ce petit garçon execre le plus au monde, il a pas tort y a quand-même con dans ce mot...

Dans l'autre cas de figure, celui également fortement envisageable, ou ce garçonnet est un homo refoulé et qu'il ne tombe pas amoureux de moi; du moment qu'il est bien avec moi (je lui plais déjà beaucoup dans tout mon Moi, c'est beau déjà), que je suis bien avec lui, quoi de plus important?

Mais l'égo, toujours l'égo.. (Lacan m'aurait dit : " tu sais, Mel, y a go dans égo, alors fonce ma vieille!. Je lui aurais répondu : "Gloire à Freud!")

En effet, si je dois être La fille, je ne peux me contenter qu'"on" soit juste bien avec moi, égoistement, je préfère presque qu'on soit mal mais amoureux- puisque de toutes façons, aimer=tomber=blessure possible.
En outre, ce n'est pas anodin qu'une de mes craintes les plus empruntes soit d'être "juste quelqu'un de bien".

Fuire la b-anal-i-thé.
Car oui, je préfère le café.

15 commentaires:

Anonyme a dit…

ah ouais quand-même...

-M- a dit…

Quoi donc, Sened?

Anonyme a dit…

Il est aussi un amour qui dit que le bonheur est quand l'autre est heureux.
Mais bon, moi je n'y connais pas grand chose en mécanique, et quittte a choisir je serais plutôt Jung(u)ien.

-M- a dit…

Staner : c'est lequel cet amour, celui usité par M.Altruiste? Il paraît en effet que certains y croient, heureux les ignorants :-) !!
Toi tu es jungien donc, moi j'espère juste rester jung encore longtemps.

Anonyme a dit…

-m- : excellent !
Toi tu as le syndrome Dorian tu veux rester jung.
Moi j'ai le syndrome inverse je suis né vieux l'avantage c'est que cela me permet de rester toujours en avance sur mon temps ...

Il reste à lui trouver un nom à ce syndrome là ! Comment l'appeler ?

-M- a dit…

Staner : ton cas relève du médical :-). Un film traite ce sujet, il s'appelle "Jack" c'est avec Robien Williams, alors on pourrait nommer ton symptôme le symptome Jackouille, non?!
Je m'en sors mieux avec mon dorianisme!!!

Anonyme a dit…

Argllll !
Me voilà Jackouille.
Remarque je l'ai bien cherché.
Sinon je me souviens du film et j'espère que mon espérance de vie sera plus grande !
Au moins autant que celle de Dorian :-)

Anonyme a dit…

Tu donnes surtout l'impression de t'être prise au mot, faisant de la relation amoureuse une chute (pourquoi pas, cela renvoie à la sortie du jardin d'Eden, la recherche du savoir, la fin de l’innocence et le début des emmerdes précisément à cause de la relation d’une femme et d’un homme) mais en en gardant surtout la soudaineté… comme si le sentiment amoureux n’existe que d’un coup : foudroie… bref, tu parais postuler que seul le coup de foudre vaut… ce qui est faux (surtout pout un homme te dira n’importe quel périodique féminin)… et sous-entend que tout peut être découvert en un bref laps de temps… Narcisse n'aurait pas de personnalité plus riche qu'un simple reflet à faire admirer ? d’où aussi cette volonté peut être de condenser toute une relation en un instant, confondant désir & vouloir, égo et miroir, être amoureux et aimer… hum… combien de temps ta plus longue relation (il n’y a pas de question indiscrète, seules les réponses le sont) ?

-M- a dit…

Hapax : justement, je me plains de ne pas spécialement être comme ça, moi. C'est un homme qui m'a poussé à réfléchir à ce sujet, me précisant qu'il n'était pas de ceux qui tombent amoureux. Je me demande encore comment cela est possible!!
Ma plus longue chute, sinon aura duré 3 ans et 2 mois, l'air de rien...

Anonyme a dit…

J’aime bien le « l’air de rien », qui résume on ne peut mieux comment les longues relations passent vite… ok, la question est donc inverse : qu’en sait-il, lui ? quelle a été sa plus longue relation ?… because que là c’est simple : soit il n’en a jamais eu de vraiment durable et ne sait donc pas comment il peut évoluer et surtout comment la fille peut le faire évoluer… (ne pas sous-estimer l’intelligence féminine à cet égard)… soit il en a eu une mais un mec capable de rester longtemps en couple avec une fille sans être amoureux… bon, d’accord c’est pas forcément un con de première - limite pervers - , ce peut être un gars qui donne dans la sublimation… mais que cherche-t-il alors à se cacher ?

-M- a dit…

Excellente question Hapax!
Je crois juste qu'il souffre plus que moi encore, d'un "Dorianisme" poussé surtout si l'on en juge à son temps"conjugal" record de 2 mois seulement. Peut-être a t-il peur de la fille car celle-ci pourrait sévèrement rivaliser avec sa mère et tuer sa môman, en a t-il envie...?

Anonyme a dit…

Rien de grave, alors ! C'est juste qu'il ne connait rien, ou pas grand chose... S'il a moins de 35 ans, le Dorianisme me paraît prématuré... non ? ;-)
Volonté d'être aveugle comme tu l'entends ? Peut être, car il est certes étonnant de s'affirmer d'entrée comme "moi, je tombe pas amoureux". Ou simple tendance à vouloir s'afficher au plus près de sa vision de l'Homme, le Vrai ? De ce point de vue, j'aurai tendance à dire que ce peut être ainsi juste un adulescent : idées adolescentes sur des problématique adultes ?
Ce qui est bien est que tu mettras du temps pour le savoir !

-M- a dit…

"Mettre du temps pour le savoir", oui, c'est tout ce que j'attends. Mais le temps fait peur aux adulescents, le syndrome Léo Ferré...

Anonyme a dit…

Cela étant... deux mois, c'est vite (dé)passé et ce cap te fixera déjà...
Avec tous ces syndromes, j'espère qu'il ne s'appele pas Zelig !

Anonyme a dit…

Sinon pour le café ? Avec ou sans sucre ?