vendredi 20 juillet 2007

Pleurer, ça sert à rien


"Tu veux pas ma casquette pour te protéger du soleil?
Tu écris à qui? Je peux lire? Comment ça se passe avec les garçons?
Tu plaisantes quand tu dis aimer Voici?
Il t'a mal parlé le vendeur, je lui aurais bien mis mon poing dans la gueule!
Tu peux me parler en anglais un peu?
Monte t'habiller, tu ne vas pas guérir en tongs et en robe!

Musicalement, on peut bien s'entendre
Qu'est ce qui te rend heureuse dans la vie
?"

Il aura fallu me taper un stage de sport intensif en Bretagne pour rencontrer un mec, rescapé de 6 mois de coma, victime d'un trauma cranien et en rééducation pour effleurer enfin un soupçon d'humanité.

Je vais super mal : une bronchite surinfectée m'a fait quitter la Bretagne pour mon lit que j'exècre, MSN que je conchie et ce téléphone, juste gris.

Rien à foutre des histoires de salaire d'untel, de baise de machin, de ragots de bidulle. Putain, moi je gagne des cacahuètes en exerçant le métier à plus fort taux de responsabilité du monde, je bosse au total 45 heures par semaine et tu m'as entendu parler pognon et légitimité? Travailleurs, travailleuses...pourtant : je ne le sais que trop.

Non, je suis touchée par des paroles et des attentions douces et chastes à mon égard, je veux avant toutes choses être utile à ceux que j'aime (et qui ne me demandent rien), apprendre à cracher sur ceux qui veulent me secouer violemment, c'est-à-dire, sans une once de douceur.
Je commence à m'aimer.

J'ai rencontré des gens cette semaine. J'étais en jogging, en combinaison, en sueur. J'étais empotée, mal dans l'espace. Il ne me restait que mon âme. Cette seule âme a plu. Mais elle m'a fait mal. La cacher, pourtant, je ne le souhaite plus.
Il va ainsi falloir opérer un tri dans ma petite vie. M'entourer uniquement de ceux qui me veulent du bien, et là... je compte... ça fait flipper, y en a pas tant que ça, qui m'aiment gratuitement.

Avoir compris que je ne souhaitais que le bonheur des autres me permet de vouloir la même chose en retour.

Ne plus accéder à mes désirs, juste au plaisir.

17 commentaires:

Imaginair' a dit…

C'est très bien d'être attentionnée envers les autres.
Maintenant que tu vas mieux, essaie de te faire plaisir, tout simplement.

richard a dit…

"Ne plus accéder à mes désirs, juste au plaisir."
C'est joli ça ! Peut-il y avoir plaisir sans désir préalable ? bises

Anonyme a dit…

Ca fait toujours ça quand on part de Paris, au grand air. On croit toujours qu'on a une âme noble et digne, un peu comme une héroïne genre princesse à cheval et cheveux longs flottant au vent.
On se dit pendant une fraction de seconde qu'au fond, la mode, le Bon Marché, la Grande Epicerie, Dior, Louboutin, Vivier, ou Chanel peuvent bien aller se faire foutre, et qu'on serait bien mieux en jogging, joues rougies par le grand air, en compagnie d'un agriculteur simplet mais intelligent quand même, qui nous aimerait follement, et qu'il nous regarderait alors avec autant d'admiration que si nous étions une vache laitière de son troupeau.
Mais une fois la raison revenue, on se résout à rester addict à tout ce que la vie parisienne a, à nous offrir de plus superficiel, luxueux mais foutrement jouissif magré tout.
Pauvres de nous

-M- a dit…

Richard : Désirer un vêtement et l'acheter ne fait pas forcément plaisir...

Hell : Ton commentaire est bien trop cynique pour ne pas être vrai. En mode Grands Espaces, j'en suis venue à faire la morale à mes copines capitalistes, à leur donner des leçons sur leur légitimité ou non de juger les gens et l'une d'entre elles, à très juste titre m'a dit : "Vivement que tu retombes en mode Voici".
Tu as tristement raison, nous sommes façonnées, nivelées vers le fric, la baise et le paquet cadeau.
Mais s'il ne nous restait pas cet infime croyance certes naîve, d'aspirer à mieux, que nous resterait-il, à part nos victuailles?

Anonyme a dit…

Le gratuit n'existe pas, surtout en amour. C'est la raison pour laquelle les rencontres ne sont jamais le fruit du hasard : on se reconnait. L'histoire de l'autre fait écho à la notre...

Mais cela n'empêche pas de faire le tri, et de rechercher ce qui nous fait du bien (une fois que l'on est parfaitement au clair avec le pourquoi on était si captivé, prisonnier de ce qui nous faisait du mal)

Anonyme a dit…

Oh mais c'est bien d'aspirer à mieux.
Sauf que ... Je crois bien qu'on est pas capable de se passer du Bon Marché et de la Grande Epicerie.
Moi, j'adore aller chez Roger Vivier et humer le doux parfum des cuirs neufs luxueux, glisser mes pieds dans ces ballerines mythiques et ressentir la délicieuse sensation de la semelle sous ma voute plantaire. J'y suis accroc. La voilà la vérité toute nue. J'y peux rien. Je ne pourrais pas gambader toute l'année en tongs et bottes caoutchouteuses dans les champs.
Non décidément la campagne et toutes ces valeurs c'est cool (pendant deux secondes et demi) soyons sérieuses. Je suis avant tout urbaine.
Je dirais même "trashement" urbaine.
J'ai besoin d'aller au Strabucks coffee une fois par semaine, d'acheter mes pâtes à la truffe blanche, le gâteau noix de coco et ananas de la Grande Epicerie, Le Marc Jacobs à la Gardenia et les courbettes des vendeuses souriantes du Bon Marché, les ruelles pavées et autres petits villages du centre, d'admirer à la terasse d'un Flore les très beaux specimens de grands (1,90 mètre au moins) mâles bruns, cheveux savamment mis en pagaille, regard lumineux, posture légèrement arrogante et démarche assurée.
Soupir.
Oui.
Bon dieu ce que j'aime cette ville. ^^

Anonyme a dit…

N'est il pas juste question de l'effacement de notre carapace parisienne l'espace d'un fugace instant? Rien n'est différent. nous juste nous même.

-M- a dit…

Tu vois, Fred, sans ma carapace, je pèle.

Anonyme a dit…

Accepter d'être soi même c'est accepter la sensibilité et la vérité. Accepter la différence. Sans cette carapace on ressent chaque chose plus intensément mais le prix à payer est la mesure du plaisir ressenti. C'est juste vivre finalement non?

Longtemps j'ai cru ma carapace imprenable. Aujourd'hui je dirais qu'un juste équilibre est nécessaire. Seule quelques rares personnes peuvent vivre entières et sans fard sans y laisser des plumes.

-M- a dit…

Au fait Fred, enchantée. Qui es-tu? Comment as-tu échoué sur mon blog?

Anonyme a dit…

Mille excuses pour mon manque de savoir vivre. Je suis un inconnu de plus aimant lire et potentiellement échanger avec l'inconnue qui parle de Mel en ces lieux. Parisien et trentenaire comme d'autres, commentant à mes heures volées de taff comme beaucoup.

Arrivé ici en suivant la piste de l'inénarable Mr Z.

Anonyme a dit…

boude pas poussin c'est pas grave!

-M- a dit…

Ma bouderie n'a d'égal que mon poussinage!
Je suis juste encore malade et me demande si je serai en forme, demain, dans l'avion?
Passionnant, j'en conviens.
Si tu veux participer au casting, envoie ta photo en cliquant sur "profil complet" ;-)

Anonyme a dit…

Arrête de cloper et va choper un velib. Ca ira mieux.

C'est un casting pour quoi? Garde poussin?

-M- a dit…

Je ne clope pas moi : n'oublie pas ma bronchite surinfectée!
Que veux-tu que je te rapporte de Berlin? Une bonne Bradwurst?
Le casting, c'est pour moi.

Anonyme a dit…

Raison de plus pour une petite balade à vélo.

Ah mais je suis pas candidat au poste de garde poussin malheureusement (ou heureusement c'est selon). Je suis preneur de bonne Bradwurst mais toute vengeance à base de Leberknödel serait bien basse. ;)

Anonyme a dit…

c'est quoi le "metier à plus fort taux de responsabilité du monde??" tu es infirmiere???